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Les chroniques de Barkas : Le syndrome de Stockholm

• Jeudi 28/08/2014 • Version imprimable

Le collectif accueille , une vieille connaissance, pour une série de chroniques.
 
Le syndrome de Stockholm désigne un phénomène psychologique où des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers développent une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers.
En ces temps de suédoise, Il est assurément amusant de jouer avec cette idée que l’électeur aime son bourreau au point d’en épouser même les idées les plus néfastes pour lui. Tous les électeurs du MR, de la NVA et a fortiori du CD&V ne sont pas rentiers, administrateurs de Holding ou journalistes à la télévision.
A chacun selon ses convictions, libre de croire qu’il est responsable du mal-être de notre société belge, qu’en tant que petit employé, cadre de toute mesure, fonctionnaire ou ouvrier, voire pensionné, il est une des causes de la méforme économique.
Le discours de nombres de dirigeants, singulièrement ceux qui négocient la suédoise, mais il y en a d’autres dans le même sac, devient lassant. Que des chômeurs abusent du système sans doute que cela existe, mais dans les faits qu’est-ce que cela représente, sinon un excellent os à ronger pour un peuple qui se cherche des ennemis. Si l’ennemi est la fraude, qu’on la combatte réellement, que l’on mette les moyens là où c’est le plus nécessaire et le plus rentable et ce n’est certainement dans le lit d’un allocataire social. Examinons par exemple le coût des médicaments ou l’usage de travailleurs illégaux.
Permettre aux entreprises d’engager du monde procède dans l’état actuel des choses d’une bonne réflexion, mais abaisser les cotisations sociales sans exiger de contrepartie est d’une stupidité rare.
Les faits, les comportements parlent d’eux-mêmes. La baisse de la TVA dans l’horeca en France n’a ni fait augmenter le taux d’emploi, ni diminuer les prix. Les diminutions de charges sociales (qui ne comptent d’ailleurs que pour une maigre part dans la formation d’un prix) ne sont intéressantes que si une contrepartie existe en termes d’emplois. Hors ceux-ci n’apparaîtront naturellement qu’en cas de conjoncture favorable (et pour autant que la technique ne soit pas plus favorable pécuniairement). Ce n’est pas autre chose qu’ont dit certains dirigeants du MEDEF (Patronat français) : L’emploi est lié à la demande (Ceci casse le mythe de l’entrepreneur, puissant démiurge). Hors la demande est l’expression de la consommation. La consommation (hors services de base) n’est possible que si un surplus existe qui ne soit pas bouffé par la taxe ou la propension à épargner par peur du lendemain. Hors, certains envisagent de compenser ces baisses de charge en taxant l’énergie domestique, ce qui impacte directement le surplus. Mais aussi de jouer sur les pensions, ce qui augmente la propension à épargner pour ceux qui peuvent se le permettre.
Le coût du travail est sans commune mesure à celui du capital (Je repiquerai bien à mes hôtes du collectif leur chronique L’économie d’un futur ). Une société de l’austérité telle que la conçoivent les négociateurs ne conduira pas à une amélioration du bien commun. 
Il est certes possible de faire des économies dans certains secteurs ou d’octroyer certains avantages dans d’autres, mais il faut que cela se fasse en examinant toutes les conséquences des décisions et créant ou renforçant les contrôles où cela est nécessaire et comme je l’ai écrit plus haut, ce n’est en vérifiant si la place est chaude à côté de Ginette, dans son lit suédois ou si Albert ne va pas aider Fernande en repeignant son couloir, en acceptant certes une compensation "indue".
 
 
 
Quelques éléments de réflexion.
 
 

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