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Les chroniques de Barkas: Cynisme environnemental

• Mercredi 29/10/2014 • Version imprimable

Le collectif Calvin & Hobbes accueille Barkas, une vieille connaissance, pour une série de chroniques.

Le cynisme environnemental[1], connaissez-vous ?
En fait, je ne sais pas si l’expression est fondamentalement correcte, mais bon, on va en user comme cela.
 
Le niveau de conscience écologiste, au sens général, pas au sens politique, de la population belge est des plus fluctuants, parfois contradictoire, et témoigne, il faut le dire sans ambages, d’un individualisme crasse, voire d’un égoïsme sans nom (ou sans non).
 
Faut-il les voir monter aux barricades parce que quelqu’un a l’outrecuidance de vouloir développer un projet de lotissement devant leur nouvelle maison. S’indignant que l’on urbanise en se réclamant d’une ruralité qu’ils ne comprennent pas et réclamant par ailleurs des logements accessibles pour leurs rejetons.
 
Faut-il les voir s’indigner de la construction d’une éolienne dans leur paysage, au point de crier vive les centrales nucléaires, sans se considérer comme une cause du problème. La question de l’énergie et du négawatt ne les concerne pas.
 
Faut-il les voir s’opposer à la construction d’un petit hangar agricole pour un maraîcher bio, alors qu’ils sont les défenseurs de la production locale et saine ou à tout le moins de productions bios.
 
Faut-il les voir s’attaquer aux survols d’avions, qu’ils prennent par ailleurs si fréquemment ? Boudiou, la prime là-dedans va aux nouveaux survolés bruxellois, si silencieux quand ils n’étaient pas concernés, si ce n’est à la marge. Cela passait au-dessus des « bas-quartiers » ou au-dessus du rand, pas de quoi en faire une tirade. Maintenant, qu’ils sont touchés dans leur chair, ils montent en chaire pour crier au scandale environnemental, prêts à dépenser bonbon[2] pour ameuter la planète.
Il y a là-dedans de l’entrepreneur aux activités inconnues, du haut fonctionnaire, du rentier, du bon bourgeois, dont les loisirs ou les activités professionnelles produisent de la nuisance aérienne. Ce n’est pas qu’il faille déplacer ou fermer l’aéroport, on ne va se taper Gosselies pour un city-trip. Non, il faut mettre ces avions ailleurs, mais pas chez nous. Tiens, sur des zones moins densément peuplées. Pas grave que la différence ne soit pas importante, c’est le nombre absolu qui compte.
 
Cela me gonfle ces indignations à géométrie variable, ces récriminations sans cohérence, ces égoïsmes pestilents.

Le pire est que dans de nombreux cas, il y a matière à réflexion, que les problèmes soulevés sont de réels problèmes qui méritent d’être examinés, que les projets avancés nécessitent parfois ou souvent des amendements. Il est donc nécessaire de s’en préoccuper. Mais si les gens pouvaient être moins c…, cela aiderait.
 
A bientôt