Pire est le pavillon du paysage, monté sur le mat de l’opposition systématique et osons le dire « nymbiste ». Ne bâtissez pas de hangar dans ma campagne, même si je ne m’y promène qu’une fois par an lors d’une fête de famille, histoire de fatiguer les enfants. Ne modifiez pas ce paysage séculaire qui n’a jamais bougé. Séculaire, mon c…
Et puis les atteintes au paysage ne sont pas toujours où l’on croit. Regardez ces jardins sans âme, devant lesquels sont garées des voitures de luxe mais vulgaires. Comme disait dernièrement Calvin : « Vu de chez eux, ça doit être beau et dégagé mais vu de l'autre côté de la lorgnette, leurs grosses bicoques? A quoi ça ressemble, ça gâche pas le paysage ça? Voir et être vu, c'est le leitmotiv des m'as-tu vu ». Nous réclamons pour notre quiétude, mais nous roulons comme des « pètés » dans les rues de notre village. Nous parlons de convivialité, mais bien balisées, lors de la « fête de village ». Pour le reste, la petite vieille du coin peut crever la bouche ouverte. Nous consommons bio, c’est bon pour notre santé, mais bon, si le maraîcher veut cultiver à côté, c’est hors de question. Nous faisons tourner nos tondeuses ou nos « souffleurs de feuilles » sans tenir compte des autres. (D’ailleurs, certains au Collectif Calvin & Hobbes seraient pour une taxe sur les tondeuses). La plupart d’entre nous ne connaissons plus rien à la terre. Plus grave, nous ne la sentons plus. Ce qui nous entoure n’est qu’un support pour nos yeux. Autant mettre des trompe-l’œil comme clôtures, vous savez ces trucs moches des années septante qu’on collait sur un mur.