Chronique de Vincent Engel publiée le mardi 13 novembre 2007.
En 2005, dans les métros parisiens, une publicité avait retenu mon attention, et déjà à cette époque, je l’avais évoquée ici, dans cette chronique : “BHV... vivement les soldes !”
Cela fait des années que nos politiciens perdent leur temps et leur énergie sur la question saugrenue de cet arrondissement, alors qu’il y a de vrais dossiers, de vraies urgences, de vrais défis. V hache B, pour paraphraser le titre de la dernière chronique d’Alain Berenboom : Vlanderen hache la Belgique ? Quel g...hachis menu, quel gaspillage ! Ce n’est plus “vivement les soldes”, c’est : “en attendant la faillite.”
Pérec parlait de l’histoire avec sa grande hache ; les tâcherons nationalistes maculent les pages de l’histoire avec les petites taches de leur médiocrité. C’est vache, c’est ridicule. Le monde nous regarde et se demande s’il faut en rire ou en pleurer.
Pendant ce temps, notre société se paupérise, notre sécurité sociale se déglingue, les droits fondamentaux régressent partout. Des réfugiés font la grève de la faim et risquent la mort pour obtenir le droit de tenter leur chance chez nous, même s’ils y seront pauvres parmi les pauvres. Le défi écologique est récupéré par l’industrie et devient une nouvelle farce économique grâce à laquelle on va nous vendre encore plus en encore plus cher des choses dont nous n’avons pas besoin.
Les vrais politiques savent que Paris vaut bien une messe ; ceux qui menacent notre pays et montent sur le fumier de leurs micro-intérêts électoralistes pour chanter le jour nouveau d’une patrie étriquée, proclament que la scission d’un arrondissement vaut plus que la mise en place d’un gouvernement. Aux enfants têtus, on donne la fessée ; à ceux-là, on tend les micros.
J’ai honte. Je ressens ce que Brel décrit dans “Les flamingants”, et si des Chinois me demandaient aujourd’hui d’où je suis, je serais moi aussi tenté de répondre : “ik ben van Luxemburg”. Mais la responsabilité n’est pas que côté des “Flamingants” ; nos responsables francophones ont aussi laissé pourrir la situation. Cela fait des années que BHV nous empoisonne la vie, comme un mauvais rhume qui joue au cancer. En 2005, Philippe Moureaux évoquait des pistes originales, que personne n’a entendues. Au blocage absolu, il faut parfois préférer l’imagination. Inventer des solutions nouvelles, même si elles ne ressemblent à rien de ce que l’on connaît. Espérons que les présidents des chambres auront cette imagination et cette audace. Et que l’on saura rapidement ramener à la raison les élus du CDNV, englués dans cette logique absurde qui a, elle, depuis longtemps, perdu toute rationalité. Sans quoi, nous continuerons à offrir le spectacle indécent d’enfants gâtés jouant avec de la nourriture sous le nez des affamés.
En 2005, dans les métros parisiens, une publicité avait retenu mon attention, et déjà à cette époque, je l’avais évoquée ici, dans cette chronique : “BHV... vivement les soldes !”
Cela fait des années que nos politiciens perdent leur temps et leur énergie sur la question saugrenue de cet arrondissement, alors qu’il y a de vrais dossiers, de vraies urgences, de vrais défis. V hache B, pour paraphraser le titre de la dernière chronique d’Alain Berenboom : Vlanderen hache la Belgique ? Quel g...hachis menu, quel gaspillage ! Ce n’est plus “vivement les soldes”, c’est : “en attendant la faillite.”
Pérec parlait de l’histoire avec sa grande hache ; les tâcherons nationalistes maculent les pages de l’histoire avec les petites taches de leur médiocrité. C’est vache, c’est ridicule. Le monde nous regarde et se demande s’il faut en rire ou en pleurer.
Pendant ce temps, notre société se paupérise, notre sécurité sociale se déglingue, les droits fondamentaux régressent partout. Des réfugiés font la grève de la faim et risquent la mort pour obtenir le droit de tenter leur chance chez nous, même s’ils y seront pauvres parmi les pauvres. Le défi écologique est récupéré par l’industrie et devient une nouvelle farce économique grâce à laquelle on va nous vendre encore plus en encore plus cher des choses dont nous n’avons pas besoin.
Les vrais politiques savent que Paris vaut bien une messe ; ceux qui menacent notre pays et montent sur le fumier de leurs micro-intérêts électoralistes pour chanter le jour nouveau d’une patrie étriquée, proclament que la scission d’un arrondissement vaut plus que la mise en place d’un gouvernement. Aux enfants têtus, on donne la fessée ; à ceux-là, on tend les micros.
J’ai honte. Je ressens ce que Brel décrit dans “Les flamingants”, et si des Chinois me demandaient aujourd’hui d’où je suis, je serais moi aussi tenté de répondre : “ik ben van Luxemburg”. Mais la responsabilité n’est pas que côté des “Flamingants” ; nos responsables francophones ont aussi laissé pourrir la situation. Cela fait des années que BHV nous empoisonne la vie, comme un mauvais rhume qui joue au cancer. En 2005, Philippe Moureaux évoquait des pistes originales, que personne n’a entendues. Au blocage absolu, il faut parfois préférer l’imagination. Inventer des solutions nouvelles, même si elles ne ressemblent à rien de ce que l’on connaît. Espérons que les présidents des chambres auront cette imagination et cette audace. Et que l’on saura rapidement ramener à la raison les élus du CDNV, englués dans cette logique absurde qui a, elle, depuis longtemps, perdu toute rationalité. Sans quoi, nous continuerons à offrir le spectacle indécent d’enfants gâtés jouant avec de la nourriture sous le nez des affamés.