Le Soir et la RTBF ont donc publié ce lundi les chiffres d'un baromètre écologique. Eloquent! Interpellant! Qu'autant de gens en Belgique francophone soient préoccupés par l'environnement. A contrario, seuls 16% de la population estiment vivre dans un environnement de qualité. Autant de gens et si peu de changement.
Cependant, à en croire les réponses formulées, si chacun est enclin à participer, il ne veut pas le faire sans son voisin. Il demande donc à l'état de "réglementer" de telle sorte à ce que tout le monde participe. Il préfère aussi l’usage de la carotte au bâton : image éculée. Mais le bâton ne sert pas toujours à frapper, il peut aussi soutenir. Et la carotte n'est pas toujours efficace et inoffensive.
Ainsi, il existe des véhicules efficients, émettant peu de CO², équipés des filtres adéquats qui pour un peu plus de 10.000 € conviennent à la plupart des familles. Croyez-vous qu'on se soit rué sur eux. Certes, leurs ventes semblent avoir augmenté, mais aucunement en proportion d'autres types de véhicules. Sans doute parce que la carotte fiscale ne parvient pas à combattre les images véhiculées par les voitures et qu'une petite automobile n'est finalement pas acceptée autant que l'on pense, culturellement, socialement. Et puis avec toutes les voitures de société et leur carte de carburant...
Ce qui est intrigant est que nos concitoyens placent "la voiture" comme une des causes majeures, certes réelle, du réchauffement climatique, mais qu'ils négligent l'impact, par exemple, des activités domestiques, agricoles, aériennes ou forestières. Ils se focalisent d'ailleurs plus sur l'automobile que sur les camions ai-je compris en écoutant un journaliste de la RTBF. Les conséquences du réchauffement climatiques sont d’ailleurs généralement méconnues. Nous avons finalement plus peur d'avoir les pieds dans l'eau que de la disparition de nombreuses espèces ou de l'apparition de nouvelles maladies.
Cette méconnaissance n'est pas innocente, parce qu'elle ne facilite pas la prise de décisions politiques réellement efficaces. Les autorités privilégieront les mesures cosmétiques plutôt que les mesures structurelles, parce que les premières sont plus faciles à expliquer et à vendre, alors que les secondes, plus radicales, risquent de heurter l'électorat.
Favoriser les véhicules propres que personne n'achète est plus porteur médiatiquement et électoralement que l'interdiction de tout véhicule individuel de société émettant plus de 105 g de CO², la suppression de grands prix de F(lops) 1 ou l'interdiction de la publicité pour les transports polluants.
Plus difficile encore sera d'accepter une remise en question de nos modes de fonctionnement. A cet égard, les réponses à certaines questions de ce sondage sont exemplatives. Ainsi, "61 % des personnes interrogées en Wallonie et à Bruxelles répondent positivement à la question « Pensez-vous que l'énergie produite par les centrales nucléaires est une alternative acceptable pour lutter contre le réchauffement climatique ? »." L'idée sous-jacente à ces réponses serait, ce me semble, qu'à défaut de pétrole polluant, utilisons l'énergie nucléaire. Sans être un spécialiste en la matière, nous savons que le nucléaire ne remplacera pas les autres sources d'énergie. Selon certaines sources, moins de 2% de la consommation finale d'énergie est produite par le nucléaire. Si nous devions recourir massivement à cette énergie, les réserves de combustibles fissiles seraient rapidement épuisées. De plus, les problèmes que poseraient la dissémination des centrales, la gestion de déchets ne peuvent pas être sous-estimés. En plébiscitant l'énergie nucléaire, les francophones se donnent l'illusion de pouvoir continuer à vivre et à consommer comme auparavant. Et ce n'est pas le gouvernement actuel qui modifiera cette vision des choses.
Tout cela pose questions : comment informer, comment faire évoluer, comment transformer ? Avec des coups de pied au cul ou avec des fleurs. Quelqu’un a-t-il une idée ? (Je vous invite à suivre les commentaires des articles sur lesoir.be)
Je suis curieux de connaître les suites qu’aura ce sondage, surtout auprès des politiques.
Cependant, à en croire les réponses formulées, si chacun est enclin à participer, il ne veut pas le faire sans son voisin. Il demande donc à l'état de "réglementer" de telle sorte à ce que tout le monde participe. Il préfère aussi l’usage de la carotte au bâton : image éculée. Mais le bâton ne sert pas toujours à frapper, il peut aussi soutenir. Et la carotte n'est pas toujours efficace et inoffensive.
Ainsi, il existe des véhicules efficients, émettant peu de CO², équipés des filtres adéquats qui pour un peu plus de 10.000 € conviennent à la plupart des familles. Croyez-vous qu'on se soit rué sur eux. Certes, leurs ventes semblent avoir augmenté, mais aucunement en proportion d'autres types de véhicules. Sans doute parce que la carotte fiscale ne parvient pas à combattre les images véhiculées par les voitures et qu'une petite automobile n'est finalement pas acceptée autant que l'on pense, culturellement, socialement. Et puis avec toutes les voitures de société et leur carte de carburant...
Ce qui est intrigant est que nos concitoyens placent "la voiture" comme une des causes majeures, certes réelle, du réchauffement climatique, mais qu'ils négligent l'impact, par exemple, des activités domestiques, agricoles, aériennes ou forestières. Ils se focalisent d'ailleurs plus sur l'automobile que sur les camions ai-je compris en écoutant un journaliste de la RTBF. Les conséquences du réchauffement climatiques sont d’ailleurs généralement méconnues. Nous avons finalement plus peur d'avoir les pieds dans l'eau que de la disparition de nombreuses espèces ou de l'apparition de nouvelles maladies.
Cette méconnaissance n'est pas innocente, parce qu'elle ne facilite pas la prise de décisions politiques réellement efficaces. Les autorités privilégieront les mesures cosmétiques plutôt que les mesures structurelles, parce que les premières sont plus faciles à expliquer et à vendre, alors que les secondes, plus radicales, risquent de heurter l'électorat.
Favoriser les véhicules propres que personne n'achète est plus porteur médiatiquement et électoralement que l'interdiction de tout véhicule individuel de société émettant plus de 105 g de CO², la suppression de grands prix de F(lops) 1 ou l'interdiction de la publicité pour les transports polluants.
Plus difficile encore sera d'accepter une remise en question de nos modes de fonctionnement. A cet égard, les réponses à certaines questions de ce sondage sont exemplatives. Ainsi, "61 % des personnes interrogées en Wallonie et à Bruxelles répondent positivement à la question « Pensez-vous que l'énergie produite par les centrales nucléaires est une alternative acceptable pour lutter contre le réchauffement climatique ? »." L'idée sous-jacente à ces réponses serait, ce me semble, qu'à défaut de pétrole polluant, utilisons l'énergie nucléaire. Sans être un spécialiste en la matière, nous savons que le nucléaire ne remplacera pas les autres sources d'énergie. Selon certaines sources, moins de 2% de la consommation finale d'énergie est produite par le nucléaire. Si nous devions recourir massivement à cette énergie, les réserves de combustibles fissiles seraient rapidement épuisées. De plus, les problèmes que poseraient la dissémination des centrales, la gestion de déchets ne peuvent pas être sous-estimés. En plébiscitant l'énergie nucléaire, les francophones se donnent l'illusion de pouvoir continuer à vivre et à consommer comme auparavant. Et ce n'est pas le gouvernement actuel qui modifiera cette vision des choses.
Tout cela pose questions : comment informer, comment faire évoluer, comment transformer ? Avec des coups de pied au cul ou avec des fleurs. Quelqu’un a-t-il une idée ? (Je vous invite à suivre les commentaires des articles sur lesoir.be)
Je suis curieux de connaître les suites qu’aura ce sondage, surtout auprès des politiques.