(Le Vif du 5 janvier)
Il n’est pas une semaine pendant laquelle je ne retrouve dans les revues de presse que je consulte, outre de nombreux scandales, des articles ou des dossiers sur notre environnement. De l’influence du réchauffement sur les amours des otaries à la présence des POP (1) dans le lait maternel (Il ne s’agit pas de donner des concerts d’ABBA au sein), il n’est pas de domaine qui ne soit couvert.
Avec quels résultats ?
Alors, il n’est donc pas une semaine que je n’aie envie d’écrire un billet sur le sujet... avec aucune envie de vous faire rire. Parce que, P... de B ..., il n’y a pas de quoi rire.
Alors, allons-y...
De nombreux scientifiques ont démontré que l’ino« cuité » de nombreux cocktails chimiques était une fable. Pourtant, nous les respirons, nous les ingérons, nous nous baignons dedans, avec la plus grande innocence.
Le taux de cancers chez les enfants augmente de 1 % chaque année... et ne parlons pas des adultes. La pollution n’a pas qu’un effet sur le climat. Elle a aussi un effet direct sur nous.
Le professeur Belpomme, cancérologue français, parle beaucoup de l’influence des polluants sur les fœtus... pas qu’ils nous prédisent des nourrissons à trois pattes et des hydres à 39 têtes, mais certainement au mieux, des bambins à allergies carabinées, au pire, des enfants victimes de l’une ou l’autre néoplasie.
Alors, de quoi rire ?
Nous pourrions croire qu’en ces temps évolués, les industriels auraient à cœur de diminuer, voire de supprimer ces produits nocifs à notre santé. Tintin, boulette, ils ne le feront que forcés... Prenons l’amiante (3), dont on connait les effets néfastes depuis plusieurs décennies ; des lobbies peu contraints et encore moins contrits en font encore une promotion dans des pays comme le Canada.
Reach, la directive européenne (fort combattue par le lobby industriel) sur les substances chimiques, est un premier (petit) pas... Elle renverse par exemple la charge de la preuve... « À partir du 1er juillet 2007, les industriels ne pourront mettre un produit chimique sur le marché qu’après avoir dûment prouvé, via leurs propres moyens financiers, son absence de toxicité pour la santé et l’environnement. » (Idem), mais elle laisse quand même encore une grande latitude aux entreprises.
J’entends les pensées de certains. Ce c... veut la mort de notre industrie.
Je ne veux la mort de personne, mais pourrais-je en dire autant de certains industriels ? Pour reprendre l’exemple de l’amiante, les industriels, bien conscients des dangers, ont vendu pendant des décennies des matériaux mortels dont les traces sont visibles non seulement sur nos toits (et cela coûte un pont de recycler ces toitures), mais aussi dans la chair de certains d’entre nous (et c’est souvent leur vie qu’on leur prend). Et comme je l’ai déjà dit plus haut, sur certains continents, ils continuent à le faire.
Ce qui est vrai avec l’amiante l’est avec d’autres substances. C’est un choix économique, mais aussi éthique de continuer ou non à produire des substances dont on connait les effets néfastes. Mais n’oublions jamais que c’est dans nos poches de contribuables (au mieux) que l’on viendra chercher de quoi payer des conséquences. (4)
Parce que selon certains, entre des chômeurs maintenant ou d’éventuels cancers dans 15 ou 20 ans, il faut choisir. Un chantage facile avec la vie d’autrui et les générations futures.
Certaines entreprises prennent leurs responsabilités. D’autres (les plus nombreuses ??) attendront toujours le dernier moment pour toucher le dernier profit. Y a-t-il un Top of the Pops de ces dernières ?
A la prochaine hilarante.
(1) polluants organiques persistants
(2) Pr Dominique Belpomme, « L’Appel de Paris, déclaration internationale sur les dangers sanitaires des polluants chimiques »
(3) Interdite depuis 1998 seulement en Belgique.
(4) Comparez le coût de Reach (entre 2,8 et 5,2 milliards d’euros, étalés sur onze ans) et son bénéfice pour la facture des soins de santé (50 milliards d’euros).