A qu'il est dur le métier d'animateur de site, de porte-parole d'association voire de simple citoyen vigilant. Qu'il est dur de suivre l'actualité, les faits et pestes de notre personnel politique. Comme si nous n'avions rien d'autre à faire que de lire leur prose ou de déchiffrer leurs messages abscons. Ces derniers temps, le summum a l'air d'avoir été atteint. " Chacun doit prendre ses responsabilités "… On veut des noms. " Nous n'avons rien à répondre "… Mais cela ne l'empêche pas d'aligner les phrases. " Nous avons un accord "… Qu'ils semblent prêts à ne pas respecter. Coup de théâtre, comme le fax (authentique, hoax, prise de position ?) d'une coordination nationaliste flamande publié dans le Soir (1) (nationaliste, mais point rompue au moyen de communication moderne). Coup de semonce comme la vignette autoroutière unilatérale. Coup de gueule comme Leterme à son président. Coup de froid, comme dans ma serre où les salades en ont pris un coup. Coup de Jarnac, comme la N.VA à son complice. Coup de blues, comme le moral de beaucoup de Belges. Guerre des mots, guerre des chiffres, guerre des slogans… De préjugés en courtes vues, vogue la galère. L'orange bleue ne vient pas par avion, c'est peut-être sa seule qualité. Ce n'est pas tant que j'appelle cette coalition de tous mes vœux, mais encore plus lente qu'un train de sénateur, la formation de notre gouvernement se traîne depuis plus de cinq mois. Pendant ce temps-là, la vie continue… Il ne faut pas baisser la garde. Suivre ce qui se dit et poursuivre ce qui doit l'être. Ne pas se laisser leurrer par le " Il n'y a pas de gouvernement, il ne se passera rien " asséné par le député du coin. Ainsi, dans le dossier des nuisances aériennes, n'avons-nous pas dû remonter les bretelles de représentants distraits ou oublieux de leurs promesses. Ou, au détour d'un article de presse, n'obtenons-nous pas confirmation de ce que nous subodorions. " Même si des membres du groupe informel auraient souhaité revoir le nombre des mouvements de jour à Brussels Airport, ils sont aujourd'hui bloqués par des garanties données par l'Etat fédéral à Macquarie, la société australienne qui a racheté l'ex-Biac, le gestionnaire de l'aéroport national. Même si le contrat est, jusqu'à présent confidentiel, il semble que le fédéral y a garanti à Macquarie qu'on ne limiterait pas les vols de jour à Bruxelles-National. " Ce n'est pas la première fois que je vous parle de cette société basée aux Bermudes qui a pris possession de notre aéroport (si peu) national (2). Cette société a été bradée, d'un point de vue financier, mais aussi environnemental puisque qu'aucune limitation du nombre de mouvements ne lui a été imposée. Que ne lisait-on pas pendant la campagne comme promesse de plafonnement des vols de jour à 250.000 vols par an (3). Nous gardions ces traces pour les sortir à bon escient, mais ce sera une piètre consolation. De manière générale, toutes ces promesses, tous ces mots ne sont-ils là que pour nous endormir ? Lors d'un colloque récent traitant de l'impact de l'aviation sur le climat, certains riverains des aéroports wallons ont qualifié les réunions de " concertation " de réunions " petits fours et vaseline ". Ce n'est rien d'autre que ce que disent les associations de riverains (réunies au sein de l'UECNA) des aéroports de Franfort ou de Londres. Au passage de la pommade par les autorités, ils ont préféré la confrontation. Est-ce à ce point anormal ce manque de confiance, quand nous avons l'impression d'être menés en bateau (impression est un euphémisme) ? " Notre tranquillité a été échangée contre des milliers d'emplois pour le bassin liégeois " me rapportait un habitant proche de Liège Airport. " La tranquillité est partie se faire bronzer, mais les emplois sont encore massivement fictifs ". Ne parlons des études DHL démontées depuis. Ne parlons pas des articles de la presse économique qui nous disent que x personnes ou x tonnes transportées, c'est un emploi de créer. C'est d'une part, oublier l'un des principes de l'entreprise moderne, les économies d'échelle, d'autre part, nier l'argent public qui subsidie ces emplois ou qui compense les maux engendrés par ces activités aériennes (4). Peu s'inquiètent de la balance entre emplois crées et emplois détruits et peu s'inquiètent de la réelle rentabilité de ces dépenses publiques. Dans le même genre, le Parlement wallon vient modifier le décret " bruit " de l'aéroport. En dehors de la pertinence avérée ou non du décret, la lecture du texte d'introduction en vaut la peine (5). Un problème similaire est celui des infrastructures routières. Je l'évoquais dans une chronique sur la semaine de la mobilité. Des infrastructures nouvelles sont envisagées alors que l'argent manque pour réaliser l'entretien et l'amélioration du réseau en matière acoustique par exemple. Mais il est possible que pour un ministre, une portion d'autoroute, même inutile, soit comme une stèle (certes horizontal) à sa gloire (6). Alors, c'est la chasse au chainon manquant coûte que coûte. Mais tout le monde ne peut pas être Picha. Avons-nous l'air à ce point enchaînés, désenchantés, naïfs, désabusés ou simplement c… que l'on puisse nous croire prêts à avaler toutes les couleuvres ? Faudrait voir à ne pas nous prendre pour des bécasses de l'année. On sait penser que diable. Er certains le font diablement. Alors, je ne résiste pas… " Et l'on se prend à rêver d'un monarque belge qui demanderait aux Bart De Wever, Olivier Maingain et autres boutefeu de tous bords et de tous régimes linguistiques de la fermer. (...) Il est cependant peu probable que notre roi se laisse aller de la sorte. (...) Mais il est un autre souverain qui a le droit de s'exprimer ainsi : le peuple. Non pas, comme certains le suggèrent, à travers des referundums, qui donnent le plus souvent des réponses incomplètes à de mauvaises questions, mais au quotidien, dans la presse, dans la rue, au travail. " écrivait Vincent Engel. " Bande de cons ! Pas vous, cher public ! Les autres, les formateurs, informateurs, explorateurs, chef de groupe, président de partis flamands, présidents de partis francophones, seconds couteaux, troisièmes couteaux, de gauche, de droite, les cathos, les écolos, les libéraux... " racontait Thomas Gunzig dans la semaine infernale du 8 novembre dernier. " Là, ce soir, j'aurais voulu vous faire un billet sur la médiocrité insondable de notre personnel politique, sur ses petitesses banalisées et ses grands cris en commandite.(...) Oui, je sais, ç'aurait été un billet un peu " poujadiste ", comme on dit. Parce que quand même, ça ne se fait pas, et il y a des cons partout. Oui, mais plus au parlement qu'ailleurs. Et plus au gouvernement qu'au parlement. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. " continuait sur le même thème François Schreuer. Lisez leur prose (je ne vais pas " resucer " leurs articles.) (7) Les dieux s'amusent dans leur Olympe. Ils ont beau nous casser les pieds, nous devons les surveiller (8). Parce que, s'ils s'occupent des " vrais problèmes des gens " comme ils s'occupent des " futilités ", on préfèrerait rester encore avec des gouvernements en affaires courantes. On s'arrangerait bien entre nous pour le reste. Et qu'il ne s'avise pas de me dire que je fais le lit des extrêmes. Ils n'ont pas besoin de moi pour ça. A qu'il est dur le métier d'animateur de site, de porte-parole d'association voire de simple citoyen vigilant, mais bon, vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s'occupe de vous. Denis MARION PS. Quelqu'un pourrait-il empêcher les touristes d'aller polluer les sites vierges. Un groupe de ces inconscients vient d'aller couler un navire en Antarctique (le Pôle Sud). PPS. Pendant ce temps, le climat ne va pas mieux. Participez au International Climate Action Day le 8 décembre. 1) voir le Soir. Aucune infirmation ou confirmation. Voir une position intéressante sur cette carte blanche. 2) Pour ceux qui veulent connaître la saga Macquarie : allez à cette adresse 3) http://election.tropdebruit.be/ 4) Voir l'étude du professeur Anemans deUniversité de Gand sur les vols de nuit. 5) Sur Trop de Bruit: le décret 6) CHB : " Tout le monde n'aime pas Papa " ? Ce dimanche à Fléron, les manifestants opposés à la construction de la liaison Cerexhe-Heuseux-Beaufays expliquaient qu'avec les 400 millions dépensés pour ce projet, il ne resterait plus un euro dans les caisses pour installer un réseau de transport structurant dans l'agglomération liégeoise. Et terminaient leur réflexion en scandant " Tout le monde n'aime pas Papa ! "… L'intéressé répond Michel Daerden, le " Papa " en question, répond : " CHB est financée dans le cadre de la Sofico parce qu'elle est reprise comme chaînon manquant européen. Par conséquent, cet amalgame avec le tram est infondé. Ce dossier de tram n'est de toute manière pas de mon ressort : il dépend du ministre Antoine ". Et de conclure : " Avant que je ne quitte le gouvernement, dans 18 mois, je sais que l'autoroute ne sera pas encore érigée. Mais je veux que, d'ici là, la décision de la construire soit irréversible : cela fait trente ans qu'on l'attend ! ". Tout le monde n'aimera pas la réponse de " Papa "… Voir également cet article, publié depuis que j'ai commencé cette chronique 7) 8) Mais cette surveillance n'est pas sans risque. Rappelez-vous ces associations de riverains ou environnementales sur lesquelles on exerce des pressions policières ou pécuniaires, pour le seul crime de réclamer une meilleure gouvernance et plus de réflexion. |
• Dimanche 25/11/2007
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Commentaires
Re:
par chercheinfo
le Dimanche 25/11/2007 à 20:58
Pour en savoir plus sur Macquarie; consultez http://tropdebruit.be/texts/macquarie Cela vous confirmera que l'histoire n'est effectivemment pas claire. |
Aucune limite de mouvement ne serait imposée à Maquarie ?
Bizarre, ça. Donc ils pourraient aller au delà des 450.000 vols que la région flamande a fixé dans le permis d'exploitation. Evidemment le gouvernement flamand pourrait permettre encore plus de vols. Mais alors, comment un contrat entre maquarie et l'état belge pourrait dépendre de d'une tierce personne qui ne signe pas le contrat. C'est pas illégal d'ailleurs ? Il y a quoi d'écrit précisément dans ce contrat ? Ce n'est pas clair cette histoire.