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Sommes-nous à un croisement (2)?

• Mercredi 13/04/2011 • Version imprimable

Piéton : automobiliste descendu de sa voiture. Automobiliste : piéton remonté dans sa voiture.
Le chauffeur est, de loin, la partie la plus dangereuse de l'automobile.
Léo Campion
La société accepte des automobiles des risques qu'elle ne tolère avec aucune arme.
Nicolas Hulot

A Touring, je pense sincèrement qu’ils sont en retard de quelques guerres. Et ce n’est pas faire injure à la conscience professionnelle de ses patrouilleurs d’affirmer cela. « Selon nos dernières données, seul 1 automobiliste sur 100 respecte la limitation de vitesse de 30 km/h. Impossible de verbaliser tous les autres. Les policiers ne sont pas en tort, mais bien le monde politique qui introduit des telles limitations de vitesses absurdes » lit-on dans un récent communiqué[1] de l’association sur les zones trente à Bruxelles.
Dans une récente chronique, Sommes-nous à un croisement ?[2], j’abordais le positionnement de certains quant à la mobilité ou aux limitations de vitesse. Ils trouvent en Touring un allié quand celui-ci affirme que la limitation de vitesse doit être adaptée à l’infrastructure routière et pas l’inverse. Il ne leur viendrait sans doute pas à l’esprit que l’infrastructure routière s’inscrit dans un environnement, si elle en est malheureusement parfois la pièce maîtresse, elle en est pas pour autant la pièce unique. La mobilité telle que nous la connaissons a encore quelques années devant elle, une décennie peut-être. La voiture en particulier a vu son heure de gloire. Passons à autre chose.

Touring se grandirait en changeant de paradigme. Les temps changent, la mobilité aussi. Nous pouvons geindre, nous plaindre, mais l’automobile dévorante est « has been ». Ce n’est pas pour rien que des associations se lancent (ou se relancent) dans des campagnes sur la manière de se déplacer. Ainsi la fédération Inter-Environnement Wallonie lance « MobilID, Pour une autre mobilité, Ici – Demain [3]».

Pour notre santé (bruit, pollution de l’air, accidents...), pour l’environnement (atteintes à la biodiversité, augmentation des gaz à effet de serre...), pour nos relations sociales (confiscation de l’espace public...) et pour notre rythme de vie, il est urgent de changer de modèle de mobilité ! Il n’y a pas une solution miracle qui nous permettra de répondre à tous les enjeux. Il s’agit de mettre en œuvre une combinaison d’alternatives, d’opportunités, de dialogue avec les hommes et femmes politiques et surtout de mettre le pied à l’étrier ou, plutôt, à l’altermobilité. nous dit-elle dans l’introduction de sa campagne pour des ateliers de réflexion.

Ce que je reproche à Touring, je pourrais le reprocher à nos femmes ou à nos hommes politiques pour qui l’exclusion d’un chômeur, la scission d’un arrondissement ou la défense d’une langue ou d’une culture sont plus importantes qu’une réelle vision prospective. Alors quand une autorité se lance dans un changement d’habitude, je ne peux qu’applaudir et regretter que pour Touring Encore jamais [elle n'avait] connu à Bruxelles une politique de mobilité si utopique. L’utopie n’est certainement dans le changement, mais plutôt dans le statu quo.

Changeons donc…
 
Denis MARION
Entrepreneur sans but lucratif.