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Si tu ne viens pas à Lagardère…

• Mardi 12/06/2012 • Version imprimable

Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi. La phrase célèbre du Bossut à Arnaud, patronyme Lagardère qui préfère la chaleur de son mannequin aux courants d’air d’une assemblée générale.
Dernièrement, Messire Arnaud n’a pas souhaité être présent lors d’une réunion où l’on le nommait président du conseil d’administration d’EADS.
Certains d’entre nous au Collectif peuvent comprendre qu’il préfère le chaud d’une fin à la froideur de ses 130.000 employés. Que pèsent les salariés d’une entreprise quand on a à la maison une dame réputée par ses charmes, avec laquelle, il est si agréable de se laisser filmer.

Il ne faut pas croire que nous soyons, au Collectif des mères la pudeur et des pères la vertu. Nous dirions bien que nous n’en avons rien à foutre de sa vie privée. Il en fait ce qu’il veut et l’étale comme il l’entend. Mais quand on accepte un job de vacances à 150.000 Euros par an, il y aurait un minimum de décence à être présent quand on vous présente le contrat.

Nous présumons que certains doivent trouver cette situation exceptionnelle et non représentative des dirigeants. Sans doute que tous les PDG de la terre ne se promènent avec un « canon » au bras. Sans doute qu’ils ne passent pas leur temps à se faire filmer ou photographier. Mais il n’empêche qu’ils se prennent vachement au sérieux, qu’ils se comparent à des sportifs de haut niveau pour justifier des salaires mirobolants. Mais le salaire des sportifs de haut niveau ne se justifie que par le sport spectacle, le gladiateur sponsorisé. En d’autres termes, il ne se justifie pas.

La présidence française vient de décider de diminuer les salaires des dirigeants. Mesure importante pour son symbolisme. Certains prétendent que cela fera fuir les plus compétents, mais en oubliant sans doute que bon nombre d’entre eux n’ont rien de visionnaires. Ils arguent de leur responsabilité, mais elle est souvent collective et fondée sur le travail de leurs subordonnés. De toute manière, quand cela foire, ils s’en foutent. Ce n’est pas leur pognon.

Considérer les performances de ces grandes entreprises comme le résultat du seul travail et des seules intuitions de leurs dirigeants, c’est méconnaître le fonctionnement de ces structures. Qui fait le succès d’une entreprise ? C’est avant tout son personnel, celui qui y croit, qui donne de son temps ou de sa santé. Lui, il veut y rester dans son entreprise. Il n’est pas là pour un mandat de trois, quatre ou cinq ans.

Parfois, effectivement, certains grands patrons savent galvaniser leurs troupes (ou manipuler c’est selon votre point de vue), mais d’autres s’en foutent. Que je touche mes bonus et qu’importe que cette année, il faille prévoir un plan social.

Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ne prendra pas l’avion pour aller te voir.

Le Collectif .