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Se monter le bourrichon (a)

• Lundi 03/09/2012 • Version imprimable

Calvin: Aide-moi (hic) à me débarrasser (hic) de ce fichu (hic) hoc (hic) hoquet… Fais-moi (hic) peur.

Hobbes: Ok… Nos océans sont pleins d'ordures, nous avons troué la couche d'ozone alors notre planète grille, les déchets nucléaires s'empilent sans que nous ayons un moyen sûr de nous en débarrasser…

Calvin: (hic) Je veux dire (hic) surprends-moi.

Extrait d’un album de .

 

Ainsi va le monde. En France, Monte-le-Bourrichon, le Ministre de l’érection industrielle est convaincu de l’avenir de la filière nucléaire[1]. Qu’importe que les dernières nouveautés en la matière peinent à émerger. Qu’importe que la sécurité ait été mise à mal. Qu’importe les fissures dans les cuves.

En effet, en Belgique, le monde politique se mobilise pour rassurer le populo sur les fissures de Doel et de Tihange que confirmerait, le remplacement (ou l’éviction)[2] un peu plus rapide que prévu de Willy De Roovere, le patron de l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire, qui aurait perdu l’art de la langue de bois à la fin de sa carrière en parlant de la possibilité de ne pas relancer ces réacteurs.

[À titre indicatif, notons que selon de Morgen, « Les cuves des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 connaissaient déjà des problèmes d’étanchéité en 1979, avant même que les réacteurs ne fonctionnent » et qu’interrogé, « le directeur de l’AFCN, Willy De Roovere, affirme ne pas se souvenir des constats de 1979. Étrange, car à la fin des années 1970, il dirigeait la construction et la mise en service de Doel 3 pour Electrabel[3] ».]

Profitons-en pour dire aussi que la fermeture de Doel, c’est mille emplois en moins[4]. Un bon moyen pour faire peur à l’électeur, potentiel chômeur.

En Allemagne, la sortie du nucléaire va paraît-il surenchérir le coût de l’électricité.

[Quand bien même, on néglige les coûts environnementaux de la filière (y compris le démantèlement des centrales en fin de vie) quand on calcule le kilowatt/heure nucléaire.]

Un bon moyen pour faire peur au consommateur.

Mais quels seraient les éléments objectifs pour nous permettre de croire encore en la validité de cette filière ?

·         Deux accidents graves en deux ou trois décennies, ce qui met à mal les statistiques.

·         Un amateurisme sur le choix des emplacements[5] ou sur la construction des nouvelles centrales[6].

·         Une gestion passée aux mains des financiers, peut-être moins enclins à la rigueur que les ingénieurs.

·         Des déchets qui restent un souci majeur (et dont le contrôle est primordial, y compris pour des questions de risque « terroriste »).

·         Des centrales dont le démantèlement représentera un coût certain, vraisemblablement à charge de la collectivité.

·         Des promesses d’amélioration, mais pas avant 50 ans.

Nous n’avons pas investi suffisamment dans les économies d’énergie, dans les filières alternatives, dans les changements de comportement (et d’attitude) personnel et collectif.

Alors le politique qui en porte une part de responsabilité se voit mal venir devant l’électeur (ou le marché) qui en porte une autre, pour le reconnaître et pour proposer des changements drastiques.

Nous continuons avec le nucléaire, comme nous continuons avec le pétrole, sans rien vraiment changer.

Le collectif . 

(a)     « Se monter le bourrichon / Monter le bourrichon (à quelqu'un) » Se faire des illusions / Exciter l'imagination (de quelqu'un), monter une personne contre une autre.