Un récit de Stan,
présenté par le collectif Calvin & Hobbes
Ce n’est pas d’être une blonde à bouclette qui fait de vous une femme stupide ou une séductrice patentée. Pas tentée d’ailleurs de l’être avec l’animal qui traîne devant moi. Traîne donc les yeux sur mes jambes et salive donc mon cochon.
« Mais tu comprends. Cela n’est pas l’habitude de la maison de virer quelqu’un sans une bonne raison. Il a dû frauder, piquer dans la caisse, un gros truc quoi ? Sinon, c’est impossible. Ce n’est pas le genre de la maison. Nous sommes une grande famille. »
Famille, mon cul. Et arrête de reluquer mes nichons, connard. Là, ça m’énerve. Je savais que tu faisais dans la servilité, mais je ne savais pas que cela rendait aveugle à ce point. Ou alors, tu trouilles. Oui, tu trouilles. Cela te rend plus servile encore. Tu vas, nous allons avoir peur encore longtemps. Personnellement, je reste convaincue qu’ils vont commencer comme dans cette banque hollandaise, un gars ici, une fille là. Un par étage, que cela ne fasse pas charrette. Il y a toujours moyen de trouver une raison, ou pas. Comme si cela était important. Les raisons se fabriquent… Et la plus simple est quand même : Bye, bye, accepte de te barrer sinon on pourrira ta vie. Et si tu es là depuis trop longtemps, il suffit d’utiliser le placard. Personne n’aime passer sa vie à ne foutre que des trucs à la con. Ou alors, ils te disent que tu es depuis trop longtemps dans l’équipe et que ce serait bon que tu en profites pour trouver un autre job. La boîte offre tellement de possibilités, et gna et gna….
Et l’autre branque qui continue. Il devrait arrêter de porter des marcels sous ses chemises, c’est d’un ringard. Et se tailler les sourcils, les poils du nez. Purééééée, c’est fou tout ce que l’on remarque quand un mec vous casse les pieds. Et en plus il faut lui sourire en écoutant ses conneries.
« Tu comprends. Je l’avais déjà dit qu’il n’était pas au niveau. Dans mon dernier projet, j’ai travaillé avec lui, mais bon, ce n’était pas le top des performances. Pas le niveau que j’espérais. Bon, d’accord, c’est malheureux, avec sa charge de famille, et tout, et tout. Mais moi. Moi, tu comprends, il faut que je travaille avec des gens au top. Les meilleurs, quoi. Qu’est-ce que t’en penses ? »
J’en pense que je te balancerais bien mon escarpin dans ce qui te sert de cerveau. Un beau doublé de roubignolles. Mais bon, je n’ai aucunement envie de me retrouver les quatre fers en l’air. Il faudrait éviter les jupes droites et élégantes quand tu veux anesthésier Bill. Pourquoi devoir entendre les mêmes antiennes ? Les mêmes discours de ces petits barons qui encensent leur génie, s’aplatissent devant leurs patrons et sont crapuleux avec les autres. ?
« Mais tu me comprends. Des gens comme toi et moi, nous ne risquons pas grand-chose. Nous sommes tout le temps au taquet. A fond les manettes. Nous ne livrons que de la qualité. Des gens comme nous, ils en auront toujours besoin ».
Jusqu’au jour où ils découvriront que tu es le super frimeur, le glandeur de première, que si tu tiens, c’est que c’est les autres qui se tapent le boulot. Tu n’entraves que dalle. La seule chose pour laquelle tu es doué, c’est l’esbroufe. Enfoiré. Le type qul’on a licencié en valait humainement dix, cent, mille comme toi. Et moi, j’ai beau être trilingue, maligne comme un singe, me démener comme quatre, ce n’est pas ma paire de nichons qui me sauvera à coup sûr du désastre. J’en ai marre de la fermer.
Vais-je encore avoir peur longtemps ?
Stan
PS. Cela me soulage d’écrire et ce texte, je l’ai écrit en écoutant cela : Stan Kill bill soundtrack 1&2