De plusieurs maux, on choisit le moindre. Au collectif « Calvin & Hobbes », nous ne pouvons que nous réjouir de la réélection de Barack Obama. Non pas parce que c’est un homme extraordinaire, un messie, un sauveur, un prix Nobel ou autre faribole. Non tout simplement, parce que son adversaire était pire. Le réalisme politique conduit souvent à se contenter de résultats à moitié convainquant. Nous échappons avec l’élection de monsieur Obama aux aspects les plus extrêmes des mentalités américaines : le créationnisme, l’ostracisme sexuel, les postures « matamoresques ». Ce n’est pour autant que le conflit israélo-palestinien va se résoudre, que le capitalisme va se moraliser, que la consommation va se réfléchir et que le climat va retrouver son équilibre[1].
Le président a souligné le succès de l'industrie du gaz de schiste. «Nous avons presque 100 ans de réserves de gaz naturel et mon administration va tout faire ce qui est possible pour développer cette énergie de façon sûre», a dit M. Obama. Cela «créera des emplois et propulser des camions et des usines moins polluantes et à moindre coût, prouvant qu'on n'a pas besoin de choisir entre notre environnement et notre économie»[2].
Soutenir la production domestique de gaz. Grâce aux abondantes réserves de gaz de schiste aux Etats-Unis, Barack Obama ambitionne de consolider un secteur qui doit employer 600.000 personnes d'ici 2020. Ce qui doit permettre aux Etats-Unis de baisser leurs importations de pétrole de moitié d'ici là. En parallèle, les exemptions à destination des secteurs éolien ou solaire seront maintenues[3].
Le collectif « Calvin & Hobbes ».
PS. Nous en profitons pour nous inquiéter de l’objet de nos craintes ou de nos révoltes dans nos cultures occidentales. Nous craignons le terrorisme, la crise. Nous nous révoltons d’atteintes à nos « valeurs chrétiennes ». Les sorties des évêques français sur le mariage homosexuel en est un bel exemple, alors que le mariage civil n’est en somme qu’un contrat sur lequel aucune religion ne devrait avoir de droit. Nous craignons pour nos sous. Le succès de De Wever en Flandres en est une illustration. Nous craignons les envahisseurs de tout poil[9]. Une de nos plus belles obsessions est la perte de croissance qui conduirait à la disparition des emplois. Bien entendu que la perte de son job conduit l’individu à connaître dans certains contextes de graves difficultés, mais justement ne faut-il pas changer les contextes.
PPS. Lisez cet article intéressant sur ces groupes français qui aimeraient se débarrasser d’Obama et financent l’ultra-droite américaine : http://www.bastamag.net/article2758.html
[1] http://bourse.lefigaro.fr/devises-matieres-premieres/actu-conseils/obama-romney-et-la-deferlante-petroliere-297373
[2] Barack Obama plaide pour le gaz de schiste
[3] Election américaine : ce qu'a promis Obama aux Américains [en matière d'ENERGIE].
[4] http://www.capital.fr/enquetes/economie/gaz-de-schiste-l-incroyable-coup-de-poker-de-l-amerique-772679
[5] Gaz de schiste. Ce miracle qui divise l'Amérique
[7] Pollution des nappes aquifères, production de méthane, consommation importante d’eau par puits.
[8] Les gaz de schiste : oui s'ils financent la transition énergétique...
[9] Pour illustrer le propos : Immigration et changement climatique.