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On reste dans le gaz.

• Mercredi 07/11/2012 • Version imprimable

De plusieurs maux, on choisit le moindre. Au collectif «  », nous ne pouvons que nous réjouir de la réélection de Barack Obama. Non pas parce que c’est un homme extraordinaire, un messie, un sauveur, un prix Nobel ou autre faribole. Non tout simplement, parce que son adversaire était pire. Le réalisme politique conduit souvent à se contenter de résultats à moitié convainquant. Nous échappons avec l’élection de monsieur Obama aux aspects les plus extrêmes des mentalités américaines : le créationnisme, l’ostracisme sexuel, les postures « matamoresques ». Ce n’est pour autant que le conflit israélo-palestinien va se résoudre, que le capitalisme va se moraliser, que la consommation va se réfléchir et que le climat va retrouver son équilibre[1].

Comme nous l’évoquions dans une précédente chronique, l’exploitation des  gaz de schistes semble être la nouvelle religion aux Etats-Unis et  Barack pourrait en être un de ses prophètes. Barack Obama plaidait en janvier 2012 pour le gaz de schiste en évoquant son innocuité environnementale.

Le président a souligné le succès de l'industrie du gaz de schiste. «Nous avons presque 100 ans de réserves de gaz naturel et mon administration va tout faire ce qui est possible pour développer cette énergie de façon sûre», a dit M. Obama. Cela «créera des emplois et propulser des camions et des usines moins polluantes et à moindre coût, prouvant qu'on n'a pas besoin de choisir entre notre environnement et notre économie»[2].

Ce soutien s’est concrétisé en une promesse de campagne comme le rapporte « Challenge »

Soutenir la production domestique de gaz. Grâce aux abondantes réserves de gaz de schiste aux Etats-Unis, Barack Obama ambitionne de consolider un secteur qui doit employer 600.000 personnes d'ici 2020. Ce qui doit permettre aux Etats-Unis de baisser leurs importations de pétrole de moitié d'ici là. En parallèle, les exemptions à destination des secteurs éolien ou solaire seront maintenues[3].

Les milieux économiques, au nom de la croissance, y croient fermement. Aux Etats-Unis, la voie semble libre[4] quand bien même des vagues de protestation existent[5]. En Europe, nous sommes plus réticents. Le rapport Gallois, rédigé pour le gouvernement français, faisait des gaz non conventionnels un élément important de la relance. Cette option semble être enterrée[6], mais pour combien de temps.
La question est là ! Comme toujours horriblement précise ! Peut-on au nom de l’emploi et de la relance prendre tous les risques[7] ? Peut-on accepter au nom de la transition énergétique l’exploitation de ces ressources[8] ?
 
A vous de voir.
 

Le collectif «  ».

 

PS. Nous en profitons pour nous inquiéter de l’objet de nos craintes ou de nos révoltes dans nos cultures occidentales. Nous craignons le terrorisme, la crise. Nous nous révoltons d’atteintes à nos « valeurs chrétiennes ». Les sorties des évêques français sur le mariage homosexuel en est un bel exemple, alors que le mariage civil n’est en somme qu’un contrat sur lequel aucune religion ne devrait avoir de droit. Nous craignons pour nos sous. Le succès de De Wever en Flandres en est une illustration. Nous craignons les envahisseurs de tout poil[9]. Une de nos plus belles obsessions est la perte de croissance qui conduirait à la disparition des emplois. Bien entendu que la perte de son job conduit l’individu à connaître dans certains contextes de graves difficultés, mais justement ne faut-il pas changer les contextes. 

PPS. Lisez cet article intéressant sur ces groupes français qui aimeraient se débarrasser d’Obama et financent l’ultra-droite américaine : http://www.bastamag.net/article2758.html


[3] Election américaine : ce qu'a promis Obama aux Américains [en matière d'ENERGIE].

http://www.challenges.fr/economie/20121105.CHA2686/election-presidentielle-aux-etats-unis-ce-qu-a-promis-obama.html

[7] Pollution des nappes aquifères, production de méthane, consommation importante d’eau par puits.

[9] Pour illustrer le propos : Immigration et changement climatique.