Bon, je le confesse. J’ai sacrifié à une activité que j’abhorre le plus : le tourisme. Là, au moment où je vous écris, je suis à Nice. Je n’y suis pas arrivé par avion, mais par TGV. (Pour ceux qui suivent ces chroniques, ce fut le résultat d’un concours sur le silence et de circonstance). Ce texte est le premier d’une série ayant un lien avec le midi de la France.
Ha, Nice ! La ville qui fit rêver les Anglais et tant d’autres immigrés moins favorisés. Le Nice chicos et le Nice gravos.
Nice, une ville qui sent l’urine, (l’autre rime eut été trop facile) alors qu’une armée d’ouvriers municipaux lave quotidiennement la ville à grandes eaux (recyclées ?). Cette nuit, je me suis levé à trois heures du matin pour discuter avec un employé qui (presque) chaque jour que dieu fait, ramasse à coups de lance d’incendie les détritus. A chaque fois, il rassemble des montagnes de mégots. Depuis que la loi interdit de fumer dans les cafés et les restaurants, les Français affectionnent les fumoirs extérieurs, mais négligent les cendriers à leur disposition. Certes, mon employé noctambule peste contre les étrangers, mais en tant qu’Espagnol ayant pris la nationalité française, il se plaint encore plus de ses nouveaux concitoyens « qui sont de véritables cochons ». Cris du « chœur » de ceux qui tous les jours doivent nettoyer les crasses des autres. (A la gare de Nice, j’ai entendu un « technicien de surface » interpeller une fumeuse bon chic bon genre qui venait de jeter son mégot : « Un peu de respect, on n’est pas des chiens »).
Le vieux Nice attire le touriste en mal de curiosité typique. Cela a effectivement du charme ces ruelles étroites, ces passages pentus, ces escaliers dans tous les sens, ces façades colorées. Mais a-t-on pris la mesure de la manière de vivre dans ces quartiers ? Si vous visitez le Palais Lascaris, jetez un œil discret dans les appartements en face de vous. Exigus, sans lumière, ils semblent bien à la limite de la salubrité. Si vous vous arrêtez et que vous regardez et écoutez les gens, vous remarquerez ces tensions palpables, cette difficulté à vivre. Dans toutes les rues ou presque, il y a des sans-abris, même dans la rue Jean Médecin, l’artère commerciale la plus connue. Certains d’entre eux ont trouvé refuge en front de mer, entre les rochers, où le bruit de la mer couvre ceux infernaux des voitures et des scooters, mais pas celui des avions qui virent au-dessus de la ville. Robinsons précaires, abandonnés au milieu d’un océan d’indifférence.
Le Nice des riches, des hôtels de luxe, avec Rolls contemporaines et chasseurs d’antan regarde les petits pensionnés et les vendeurs à la sauvette passer sous ses fenêtres. Le Nice des yachts modernes, immenses, toise dans le port les barquettes des pêcheurs et la vedette des affaires maritimes. Nice, une ville de contrastes, peut-être plus marquants à cause du soleil, est aussi emprisonnée dans sa circulation. Des milliers de véhicules accélèrent à chaque passage de feux au vert. Des milliers de véhicules font la chasse aux piétons imprudents qui osent traverser dans les passages cloutés. La ville a néanmoins investi dans un tramway qui traverse la ville, des rames silencieuses qui semblent bien confortables. Un exemple à suivre pour Liège ?
Certains diront que je suis de parti pris. Que, comme je déteste le tourisme, je ne regarde que les côtés négatifs des endroits que je visite ou que j’enfonce des portes ouvertes. Bien entendu qu’il y a des endroits où l’opposition entre richesse et dénuement est plus flagrante, qu’il y a des lieux plus pauvres, plus bruyants, plus pollués, même en Europe, même en Belgique. Mais il me plaisait de montrer que le soleil, le parfum des fruits et légumes importés et les plages de galets ne rachetaient pas les mauvais côtés (que les guides ignorent. Même si tout le monde vous assène des recommandations de sécurité) de ces villes touristiques. Derrière le miroir et le « bling bling », il y a la pauvreté, la pollution, l’agressivité, la course inutile.
Ha, Nice ! La ville qui fit rêver les Anglais et tant d’autres immigrés moins favorisés. Le Nice chicos et le Nice gravos.
Nice, une ville qui sent l’urine, (l’autre rime eut été trop facile) alors qu’une armée d’ouvriers municipaux lave quotidiennement la ville à grandes eaux (recyclées ?). Cette nuit, je me suis levé à trois heures du matin pour discuter avec un employé qui (presque) chaque jour que dieu fait, ramasse à coups de lance d’incendie les détritus. A chaque fois, il rassemble des montagnes de mégots. Depuis que la loi interdit de fumer dans les cafés et les restaurants, les Français affectionnent les fumoirs extérieurs, mais négligent les cendriers à leur disposition. Certes, mon employé noctambule peste contre les étrangers, mais en tant qu’Espagnol ayant pris la nationalité française, il se plaint encore plus de ses nouveaux concitoyens « qui sont de véritables cochons ». Cris du « chœur » de ceux qui tous les jours doivent nettoyer les crasses des autres. (A la gare de Nice, j’ai entendu un « technicien de surface » interpeller une fumeuse bon chic bon genre qui venait de jeter son mégot : « Un peu de respect, on n’est pas des chiens »).
Le vieux Nice attire le touriste en mal de curiosité typique. Cela a effectivement du charme ces ruelles étroites, ces passages pentus, ces escaliers dans tous les sens, ces façades colorées. Mais a-t-on pris la mesure de la manière de vivre dans ces quartiers ? Si vous visitez le Palais Lascaris, jetez un œil discret dans les appartements en face de vous. Exigus, sans lumière, ils semblent bien à la limite de la salubrité. Si vous vous arrêtez et que vous regardez et écoutez les gens, vous remarquerez ces tensions palpables, cette difficulté à vivre. Dans toutes les rues ou presque, il y a des sans-abris, même dans la rue Jean Médecin, l’artère commerciale la plus connue. Certains d’entre eux ont trouvé refuge en front de mer, entre les rochers, où le bruit de la mer couvre ceux infernaux des voitures et des scooters, mais pas celui des avions qui virent au-dessus de la ville. Robinsons précaires, abandonnés au milieu d’un océan d’indifférence.
Le Nice des riches, des hôtels de luxe, avec Rolls contemporaines et chasseurs d’antan regarde les petits pensionnés et les vendeurs à la sauvette passer sous ses fenêtres. Le Nice des yachts modernes, immenses, toise dans le port les barquettes des pêcheurs et la vedette des affaires maritimes. Nice, une ville de contrastes, peut-être plus marquants à cause du soleil, est aussi emprisonnée dans sa circulation. Des milliers de véhicules accélèrent à chaque passage de feux au vert. Des milliers de véhicules font la chasse aux piétons imprudents qui osent traverser dans les passages cloutés. La ville a néanmoins investi dans un tramway qui traverse la ville, des rames silencieuses qui semblent bien confortables. Un exemple à suivre pour Liège ?
Certains diront que je suis de parti pris. Que, comme je déteste le tourisme, je ne regarde que les côtés négatifs des endroits que je visite ou que j’enfonce des portes ouvertes. Bien entendu qu’il y a des endroits où l’opposition entre richesse et dénuement est plus flagrante, qu’il y a des lieux plus pauvres, plus bruyants, plus pollués, même en Europe, même en Belgique. Mais il me plaisait de montrer que le soleil, le parfum des fruits et légumes importés et les plages de galets ne rachetaient pas les mauvais côtés (que les guides ignorent. Même si tout le monde vous assène des recommandations de sécurité) de ces villes touristiques. Derrière le miroir et le « bling bling », il y a la pauvreté, la pollution, l’agressivité, la course inutile.