Plus de pression, plus de raison de parler de développement durable, de réchauffement si ce n’est peut-être celui des banlieues. Les candidats sont revenus à des sujets plus convenables comme l’Identité Nationale, le Relèvement de la France, la gauche, la droite, le centre, le Drapeau, la Marseillaise et autres choses des plus utiles pour l’avenir de la planète.
Et en Belgique, fera-t-on mieux ?
Une étude de Dedicated Research, (1) lancée à la demande de Bruxelles Environnement-IBGE, a étudié « le niveau de connaissance et de préoccupation de la population belge envers les problèmes liés au réchauffement climatique, ainsi que le niveau d’acceptation par cette même population d’une série de mesures qui pourraient être prises par les pouvoirs publics pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. ». Une des conclusions était que « 3 Belges sur 4 (72%) considèrent le réchauffement climatique comme “un vrai problème dont il faut s’occuper, car il va s’aggraver ». Cela ne peut que conforter nos élus dans leur volonté d’agir, mais le veulent-ils réellement ?
Il y a quelques semaines, tous les partis prêchaient la bonne parole verte et sortaient de leur chapeau des mesures pour améliorer la situation, mais l’enfer (et notre pays) est pavé de bonnes intentions et le naturel revient au galop. Il leur semble maintenant plus porteur de parler de régionalisation, de pouvoir d’achat (ou de consommer), de défense des Autres contre les Huns que de parler d’écologie au sens premier. (2)
S’il n’y avait que les paroles à se désintéresser de l’avenir de la planète et accessoirement de celui de nos enfants et petits-enfants, les actes sont aussi en contradiction avec leur engouement pour “An inconvenient truth” (3). Un exemple parmi d’autres... Au dernier comité de concertation de la législature (ce forum où se retrouvent entités fédérale et fédérées), le gouvernement flamand a combattu le projet de loi visant à interdire les sauts de puce, vous savez, ces petits trajets en avion de ligne entre aéroports proches. Pour une fois que Landuyt avait une bonne idée sur les avions, sa proposition a été abattue en plein vol. Pourtant, cette pratique des sauts de puce est particulièrement polluante. (4)
D’ici le 10 juin, les partis sauront-ils mettre le problème du réchauffement en particulier (et l’écologie en général) au centre des débats ? Sauront-ils après le 10 juin garder le cap ? Sauront-ils faire preuve d’originalité et d’audace, de pédagogie et de courage ? Au-delà des promesses, il faudra des réalisations concrètes. Ce n’est pas avec un Gel Douche et autres mesures cosmétiques que l’on fera avancer les choses.
Allez, à l’heure où j’écris, j’ai encore 44 jours pour écouter leurs promesses.
PS. Je me demande après le 6 mai, si l’iceberg aura fondu ou si le nain de jardin aura pris une déculottée. Les paris sont encore ouverts à l’heure où j’écris cette chronique.