Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai la nette impression que l’on parle beaucoup d’écologie ces derniers temps... Moi d’abord, par habitude ; mais surtout les partis politiques.
Ils se découvrent tous un penchant pour la nature ou le sauvetage de la planète. Tous ont dans leur arsenal le bouclier antiréchauffement, le missile antiCO.
Bon, ils n’ont pas été tous brillants au grand oral du pacte écologique. Plutôt la mention « peut mieux faire »... mais en ont-ils la capacité ?
Parfois, je me demande s’ils sont conscients des bourdes qu’ils disent ou peut-être comptent-ils sur la distraction légendaire du citoyen ?
Ainsi dernièrement, lors d’un débat, un ténor de parti (dix de revenus) se prononçait clairement et indéfectiblement contre l’interdiction de la publicité pour les voyages en avion. Moi qui n’écoutait alors que distraitement, occupé à peler les « patates » (qui accompagnent merveilleusement bien une omelette aux fines herbes), mon oreille s’est dressée et mon sang n’a fait qu’un tour. Bon, d’accord, je suis de ceux qui ont soutenu cette initiative pour l’interdiction de la réclame pour les déplacements en avion. (1) Mais à chacun ses opinions, pour autant que l’on vienne avec des arguments bien pensés, comme dirait ma femme, flamande d’origine. Et là, les arguments me laissaient pantois. En substance, ce brave homme politique était contre l’interdiction de la publicité parce qu’il ne voulait pas que nos pensionnés soient empêchés de voyager par avion.
Quel est le lien de cause à effet ? On a interdit la publicité pour le tabac, cela n’empêche pas de fumer une « clope ». Cela diminue simplement la « tentation ».
N’était-ce pas un peu démagogique comme position ? Le genre, « je suis le défenseur des petits pensionnés (pas si petits que ça d’ailleurs) que l’on veut priver de voyage. » (Dans une réunion de famille, dernièrement, un de ces (pas si) petits pensionnés était tout fier de me dire qu’il était déjà parti trois fois par avion cette année.) Mais comme c’est la campagne électorale et qu’une campagne sans récupération ou démagogie ne serait apparemment pas une campagne, j’ai laissé passer.
Encore que cela me restait en travers de la gorge... un truc qui vous racle la muqueuse et dont vous ne savez pas vous débarrasser.
Alors, en regardant l’émission Thalassa « Ca va chauffer » (2), je me suis dit que cela méritait une petite chronique, histoire de faire encore passer ma mauvaise humeur.
Quand vous avez vu les habitants des Maldives lentement, mais inexorablement dépossédés de leur terre par la montée des eaux,
quand vous avez vu les habitants de Tuvalu tenter le développement durable pour symboliquement enrayer un réchauffement climatique dont ils ne sont guère responsables, eux dont les terres aussi disparaissent,
quand on a vu les Inuits se rendre compte que leur mode de vie ancestral doit céder devant la fonte de la banquise provoquée là encore par des éléments dont ils ne sont pas responsables,
quand on a vu les Bataves se réjouir d’avoir assez d’argent pour remonter leurs digues, on peut légitimement se demander s’il n’est pas des choses plus importantes que de défendre le droit au voyage de nos petits pensionnés en s’opposant à une mesure saine qui est d’interdire la propagande pour des drogues dures ou des produits dangereux.
Parce que ces (pas si) petits pensionnés tout fiérots de faire leurs petits voyages d’agrément, ils ont une empreinte écologique digne de big foot..., pas un trente-trois fillette. Et le jour où il faudra passer à la caisse, dans les vingt, trente ans à venir, ils seront, il ne seront plus là. Après moi, les mouches.
Pour en revenir à mon ténor de parti, je n’ai pas l’impression qu’il sait ce qu’« environnement » veut dire... en tous les cas, pas associé à « protection de l’... ».
Bon, encore deux semaines avant les élections... et au moins quatre ou cinq réunions électorales où je vais pointer mon nez et poser des questions.
(1) http://tropdebruit.be/news/stop-a-la-pub-pour-les-voitures-et-les-voyages-en-avion
(2) http://www.thalassa.france3.fr/thalassa-emission.php ?id_article=1664
• Mardi 29/05/2007
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Commentaires
Re:
par Anonyme
le Mercredi 30/05/2007 à 10:18
Il est faux de dire que l'interdiction de la publicité pour le tabac et l'interdiction de fumer dans les lieux publics n'a pas changé les choses. |
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai la nette impression que l’on croit souvent naïvement aux vertus des interdictions de la publicité. Le premier produit à avoir eu son interdiction de publicité a été la cigarette et force est de constaté que ça ne m'empêche ni d'en griller une ni même d'avoir la même consommation qu'apuparavant. Même l'interdiction de fumer dans les lieux publics n'y à rien fait. D'autres produits qui n'ont jamais eu droit à la publicité sont les drogues illégales et cependant leur trafic ne s'est jamais aussi bien porté.
Interdire la publicité pour les low-costs changera-t-il le comportement des gens ?
Laissez -moi en douter ou .... convainquez-moi, je serai alors le premier partisan de l'interdiction de publicité pour la bouffe type McDo, pour le pinard, la bière et autres eaux-de-vie, pour les autos, pour les télés à large écrans énergivores, pour l'eau (ben quoi !! Z'avez qu'à boire celle du robinet, elle est moins chère et souvent meilleure), pour les bonbons avant les émissions pour enfants, pour les guirlandes lumineuses de Noël, pour les langes jetables, pour les fringues portés par des mannequins anorexiques, pour les produits importés par avion, pour les produits fabriqués par des petits n'enfants, pour les voyages dans des pays qui ne respectent pas la démocratie etc .....
Faut-il interdire la publicité en général ? Finalement, ce serait peut-être là le vrai débat.