La bonne gouvernance est à la mode. Tout le monde, il est propre, tout net, tout droit. Bien honnête...
Mais bonne gouvernance étique... et le mot est bien écrit, qui se meurt plus vite que ne disparaissent les pancartes électorales au bord des routes.
Vous rappelez-vous de la BIAC, cette société, fleuron des propriétés de l’état, qui gérait l’aéroport de Bruxelles-Plus-Si-National ? Elle a été privatisée peu à peu. Puis, il y a quelques deux ou trois ans, l’état a vendu ses parts majoritaires.
Vous souvenez-vous à qui ? A un fonds de pension australien. On rigolait un peu des kangourous australiens et de leurs pensionnés en goguette. Enfin, pas tous. Les riverains avaient pris leurs renseignements et ce qu’ils apprenaient n’avait pas de quoi les rassurer. Cela allait vrombir au-dessus de nos têtes.
Puis, on a appris que les kangourous portaient des bermudas et buvaient de la Diekirch. Je veux dire par là que les bénéfices s’envolaient pour les Bermudes se faire bronzer, après une étape au Luxembourg. Un peu comme les vacanciers qui partent dans le Sud..., mais eux ne se tirent pas avec notre pognon.
Pourquoi je vous reparle de ça ? Pourquoi je remets le couvert ? A cause d’un article de Philippe Lawson dans la Libre (1) où il écrit que "La vente du gestionnaire de Brussels Airport à Macquarie semble avoir été favorable au groupe australien. Une plus-value d’environ 438 millions d’euros n’aurait pas été prise en compte. " Plus quelques petites autres choses... Quelques petites centaines de millions qui se font la malle. Y a de quoi, pour le plus naïf d’entre nous, se poser quelques petites questions...
Ainsi, pourquoi BIAC (donc indirectement l’état) file-t-elle, pour rétribuer ses conseils, près de dix millions d’euros à Macquarie Bank, filiale de la compagnie qui est justement en train de l’acheter ? Alors que le Belge moyen et méfiant préfère toujours que son notaire ne tienne pas la chandelle (participe à l’acte) lorsqu’il achète un bien, BIAC fait tout le contraire. Mr l’avocat de la partie adverse, assurez ma défense ! Autorisez-moi à être scié. La méconnaissance de l’anglais par le frère Happart, c’est du folklore wallon, à côté de ça, de la roupie de sansonnet, de la blague de potache...
Lisez bien l’article... Après la vente, on distribue des bénéfices reportés, on acte des plus-values latentes... C’est la valse des millions qui fait que Macquarie s’offre une Rolls au prix d’une deux poils accidentée.
Cela fait des années que les associations de riverains, relayées par de trop rares politiques, veulent que l’on produise l’acte de vente de BIAC aux kangourous à bermudas. Cela fait des années qu’elles veulent savoir contre quoi elles ont été vendues. Quelles garanties a-t-on données à Macquarie ? Le contrat stipule-t-il par exemple 500.000 vols par an ? Alors, les partis francophones qui sont pour une limitation à (encore) 250.000 vols pourront se brosser. Ou alors, cela coûtera un pont et on payera alors deux fois... (2)
Mais rien, rien ne sort, rien ne transparaît. On tire à boulets rouges sur Charleroi... Certes, c’est grave, mais la cave à vin d’un échevin n’a pas de commune mesure en terme financier avec ce que l’on pressent dans ce dossier. Ici, cela semble du haut vol, de l’arnaque (ou de la bêtise) à l’état pur.
De deux choses, l’une : fantasme ou réalité. Dissipons le doute, dénudons la vérité. Que le gouvernement, pour une fois, joue la transparence et sorte le contrat planqué au fond de ce coffre dont l’emplacement est protégé par une omerta que les Siciliens nous envieraient.
Cela fait des dizaines d’années que l’on fait des c... dans ce dossier de l’aéroport de Zaventem. Il serait peut-être temps que l’on arrête de prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages.
(1) http://tropdebruit.be/news/brussels-airport-une-pepite-bradee-par-le-federal-a-l-australien-macquarie
(2) http://tropdebruit.be/news/brussels-airport-une-pepite-bradee-par-le-federal-a-l-australien-macquarie#comment_2