Pourquoi cela? On ne sait pas très bien. Pour le Bazar de l'Hôtel de Ville dont on ne sait s'il peut ou non vendre sa camelote en français ou en serbo-chinois. Pour une réforme de plus pour en avoir moins, autant ou encore plus. A quoi et de quoi s'occupe-t-on? De choses fondamentales sans doute à en croire la débauche d’énergie et la haine que se vouent certains. Des choses fondamentales qui tournent toutes autour de l’argent. En avoir plus ou ne pas en perdre de trop sous couvert de réforme, de changement, de révolution copernicienne.
Ha cette révolution copernicienne qui se mange à toutes les sauces d’un barbecue d’été : piquante, américaine, andalouse, jalouse et à l’ail. Cette révolution justifie toutes les stupidités et consacre bien souvent l’immobilisme. Ceux qui s’en réclament ne proposent bien souvent que plus de ce qu’il y avait déjà. Leurs modèles de pensées économique, social, écologique n’évoluent guère. Et ce qui influencent leurs décisions sont les mêmes critères que par le passé, à peine édulcoré d’environnemental. Certes, bien gérer les deniers publics, les affecter à des buts « louables » et « utiles » selon des critères objectifs procède de la « bonne gestion ». Mais ce ne sont pas ces bonnes pratiques qui font la bonne politique. Ce ne sont pas elles qui définissent in fine les bonnes orientations.
Il est temps que ceux qui appellent aux révolutions coperniciennes pour un oui, pour un non, pour tout et surtout pour rien changent réellement de perspective. Il est fort possible qu’une vision éconocentrique, voire anthropocentrique ne soit plus celle qui nous permette de vivre, de survivre même. Placer au centre de nos décisions un équilibre écolosocial qui ne serait basé pas sur le gain et la consommation me semble important. Est-ce dans cette direction que nous allons quand nous entendons que le volet socio-économique de ce gouvernement (qui est ou n’est pas démissionnaire) ne consacre que des miettes aux urgences environnementales, mieux ou pire, que le budget n’est en équilibre que parce que le « fonds » pour les pensions a été oublié. Nous ne travaillons donc guère pour notre avenir. Serait-il vain de leur demander de changer ?
Pour la fin de la pièce, voyez vos quotidiens. Il y a dedans un tas de gens prêts à vous donner leurs avis dont l’excellent éditorial de Mr Delfosse, Leterme Bis, drame pathétique.
Et puis, une petite prière… « Saint-Copernic », n’exaucez pas leurs vœux. Quand j’entends prononcer votre nom, la rime me fait penser à une duperie plutôt qu’à l’amour (du prochain).
PS. Au moment de publier cette chronique, tout est rentré dans l’ordre. Le démissionnaire « rémissionne » et les vieux de la vielle s’en partent à la conquête du Sacré Accord.
Utilisations de l'expression en dehors du champ astronomique
L'expression révolution copernicienne n'a vraiment de sens qu'employée dans son contexte historique. Il est pourtant devenu d'usage courant de l'employer de manière métaphorique dans des contextes contemporains, notamment pour justifier des changements de perspective dans une discipline donnée, en particulier dans le domaine scientifique. Ainsi, dans Ni Dieu, ni gène, Jean-Jacques Kupiec et Pierre Sonigo soutiennent que la génétique n'a pas encore effectué sa révolution copernicienne, et est encore prisonnière du concept aristotélicien d'espèce.
En philosophie, l'utilisation la plus fameuse de l'expression est celle de Kant, qui qualifie de « révolution copernicienne » la nouvelle théorie de la connaissance qu'il propose : en considérant que la connaissance ne résulte pas d'une simple observation passive du monde mais d'un acte de notre esprit (qui élabore des concepts, procède à des expériences), il estime avoir placé le sujet au centre de la connaissance et non l'objet comme ses prédécesseurs.
Michel Foucault parle, pour notre époque, d'un nouveau changement de conception du monde. Il qualifie les conceptions du monde liées aux époques de l'Histoire d'épistémè. Selon lui, nous entrons dans l'hypermodernité.