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Coup d'état, coût d’état…

• Mercredi 01/10/2008 • Version imprimable

Un mois pour écrire une chronique, c’est long, mais cela a des avantages quand l’actualité vient renforcer votre propos.

 

Allez-vous faire une religion dans la jungle de l'information...

Tiens, dans le dossier de Zaventem, vous savez ce brol que je traîne depuis plus de quatre ans, à chaque fois que nous avons l'impression d'avancer, il y a quelqu'un pour s'asseoir sur une décision de justice ou un accord gouvernemental. Il y a quelques semaines, je m’étais  laissé dire par un de mes collègues d'une association flamande que le secrétaire d'état allait jouer le même coup qu'Anciaux,  arriver avec un plan sans en avoir discuté avec ses pairs. Avec une subtilité en plus, il balancerait au préalable à la presse néerlandophone. Histoire d'avoir déjà manipulé l'opinion avant toute négociation.

Elucubration ou non? 

 

Ne voilà-t-il pas que cela se confirme… au début du mois, monsieur Schouppe livre un plan tout chaud aux journalistes. Bon, dans une récente session de questions parlementaires, le secrétaire d’état a dit que c’était des « menteries » et que ce plan n’en était pas un, mais…

Elucubration ou non? 

 

Il y a quelques jours, je dînais avec un vieil ami, malgré son statut de fournisseur de la BAC. Il m'a affirmé que Brussels Airport avait des plans plus que concrets pour reprendre l'espace dévolu aux militaires à Melsbroek et qu'ils iront au diable, c'est à dire à Beauvechain. Et c'est récent. Pourtant, quand un député interroge le ministre de la défense, ce dernier affirme qu'il n'y a pas de changement à l'horizon.

Elucubration ou non?

 

Pour rester sur l’aéroport, le public n’a pas encore eu connaissance du contenu du contrat de vente d’une de leurs entreprises publiques. Alors, certains se disent que ce papier avantage tellement le nouveau proprio qu’aucun politique « responsable » ne désire en avoir la paternité. Surtout que les parts auraient été revendues en dessous de leur valeur.

Elucubration ou non?

 

Le « scandale » de l’IRE est du même tonneau. Des articles à la pelle, des politiques qui veulent des têtes et des cadres qui défendent, à juste titre ou non, leur tête. Ce dont j’en ai retenu est que la maintenance du parc informatique de l’institut ne brille pas par son efficacité et que les détecteurs de substances radioactives ne fonctionnent pas de manière optimum. La RTBF en a profité pour ressortir un reportage sur ce commandant de pompiers hutois qui avait « prouvé » le dysfonctionnement de ce réseau et qui fut, paraît-il, l’objet d’une plainte.

Elucubration ou non?

 

Dans « La Libre Entreprise », Isabelle de Laminne revenait, dans un article intitulé « Un scandale à nos portes » sur un système français de pensions complémentaires dont les rentes à payer n’étaient pas provisionnées.  Il a fallu douze ans à l’Etat pour se rendre compte de la faille, mais il n’aurait pris la peine d’avertir les épargnants, 450.000 fonctionnaires ou personnes à petits revenus. La mutuelle qui commercialise ce produit a étonnamment échappé aux sanctions et a 25 ans pour se mettre en conformité. Pas de faillite, mais…

Elucubration ou non?

 

Faillite par contre aux Etats-Unis de grands groupes financiers, ce qui n’est pas sans conséquence non seulement pour le personnel, mais aussi pour les (petits) épargnants. C’est maintenant au Trésor américain d’injecter une masse colossale d’argent pour renflouer les spéculateurs qui restent. Mc Cain lui préfèrerait que ce soit le FMI qui mette la main à la poche pour sauver le grand capital plutôt que le Trésor américain. De toute façon, l’idée est de faire payer les victimes. Mais avec quelle garantie ? Pendant ce temps, dans un état américain, les républicains feraient le forcing pour rayer des listes d’électeurs les personnes dont la maison a été saisie, sous prétexte qu’ils ne peuvent plus y habiter.

Elucubration ou non?

 

Il n’y a même pas de quoi sourire de la démagogie d’un Sarkozy, parmi d’autres, qui s’indigne des salaires des grands patrons (mais point du sien), qui appelle à plus de régulation d’un secteur que lui et ses pairs ont tout fait pour libéraliser. Il s’est même lancé dans une croisade, le « président  européen ».

Elucubration ou non?

 

Chez nous, le renflouage de Fortis et de Dexia coûtera un paquet de pognon aux contribuables. Certes, cela vaut mieux qu’une faillite, mais c’est quand même cher payé l’arrogance de certains patrons ou le goût de la rumeur et le caractère paniqueur des spéculateurs boursiers. Certains de mes commensaux se disent que l’Etat pourra faire une plus-value. Mais s’ils revendent leurs parts comme celles de Bruxelles-National, le bénéfice sera maigre. (La boucle est bouclée).

Elucubration ou non?

 

« On nous cache, on ne nous dit rien » chantait Jacques Dutronc, mais on nous présente toujours l’addition. Cela ne fait pas encore de nous tous des innocents.