« Aux armes, citoyens », hymne guerrier imprimé dans la mémoire au point de perdre un ancien premier ministre. « Aux armes, citoyens » semble également devenu le cri de ralliement des candidats aux élections communales. Certains appellent à la collaboration avec les mouvements citoyens. D’autres affirment qu’ils sont le mouvement citoyen.
La littérature ne nous semble pas suffisamment claire pour définir avec précision ce qu’est un mouvement citoyen ou ce qu’il n’est pas. Le mouvement « 5 Etoiles » en Italie ou « En marche » en France se sont présentés comme tels, mais ils se sont très bien intégrés finalement dans le système parlementaire existant, recyclant d’ailleurs diverses personnalités. D’autres comme les « Colibris »[i] en France sont devenus en quelque sorte des « institutionnels », des structures lourdes tentant de peser, d’influencer.
Si nous devions donner notre définition (envisagée en cette période d’élections communales)…
· Le mouvement a avant tout l’espace local, comme mouvance principale.
· Il n’est pas apolitique, mais plutôt pluraliste, au sens que lui donnent les sciences sociales et nourrit une indépendance.
· Il envisage d’influencer (selon des méthodes au minimum démocratiques) des institutions ou d’autres citoyens, en vue de modifier leur fonctionnement ou leurs réalisations.
· Il désire faire évoluer les modes de fonctionnement dans le sens d’une plus grande participation, d’une plus grande implication des citoyens lato sensu.
· Il doit être autant chambre de réflexion que porteur d’action : réfléchir et faire.
· Il s’inscrit dans la poursuite d’un ou du bien commun.
· Il s’inscrit dans la durée et n’est pas un opportuniste électoral.
· Ses membres sont issus de la société civile, si tant est que l’on puisse s’accorder sur une définition commune de celle-ci[ii], mais ce n’est pas pour autant que les personnes en lien avec un parti en soient exclues.
Il s’agit bien entendu aucunement de règles, mais de la vision que nous avons du mouvement citoyen. Cela nous permet d’appréhender les expériences que nous rencontrons et de les confronter à un cadre d’analyse.
Et puis, à force d’user d’abuser du terme « citoyen » pour tout qualifier, on en arrivera à lasser et à troubler en faisant du citoyen-washing comme d’autres font du green-washing.
Le collectif « Calvin & Hobbes ».
Mots-clés : Chroniques de campagne 2018