[...]Verhofstadt ministre du Climat ?
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’ex-Numero uno s’est vu proposer de prendre en main le superministère « vert » tant promis par tous durant la campagne électorale. Un peu à la manière d’Alain Juppé (jusqu’à dimanche passé...) La nouvelle équipe offrirait ainsi à son successeur un strapontin d’honneur, tremplin pour une fonction internationale. En corollaire, cette nomination du plus grand admirateur belge d’Al Gore damerait le pion et toute visibilité aux détenteurs du copyright environnemental, Ecolo. Bon sang, mais c’est bien sûr ! (1) [...]
Baby Thatcher se découvre donc une vocation de..., là, j’ai de la peine à trouver le mot. D’écologiste ? D’environnementaliste ? D’écoloconscient ? D’Algoriste ? D’algorithme du climat ? (2)
Les Ministres du Climat sont donc à la mode et ce n’est pas une mauvaise idée dans l’absolu. Pour ceux qui me lisent régulièrement, ils ne seront pas étonnés que l’idée d’un tel ministère me semble attrayante. Encore faut -il que la politique qui y sera développée soit efficace et « progressiste ». En effet, il ne s’agit plus maintenant d’être attentiste, mais réellement activiste, dans la gestion des problèmes environnementaux dont le climat n’est qu’une composante. Créer un ministère dédié à l’Ecologie, au Développement et à l’Aménagement durables pourrait effectivement être une solution. Ce devrait être un ministère qui, d’une part, évaluerait les politiques menées par les autres départements ou par les entités fédérées et d’autre part, mettrait en place un certain nombre de mesures visant à améliorer la situation.
Depuis des décennies, nos gouvernants nous entretiennent de la dette publique, de son poids sur notre économie et sur notre avenir. Depuis des décennies, ils nous demandent des efforts pour assainir la situation. Récemment encore, le pacte des générations apportait son lot de contraintes pour « sauver » nos pensions. Quand bien même toutes ces mesures nous sembleraient injustes ou inappropriées, la plupart d’entre nous trouvent que ces domaines sont importants.
La dette environnementale est du même ordre et il est nécessaire que nous nous en persuadions. J’ai fait et referais le procès de nos, de mes comportements qui augmentent chaque jour cette dette. Il est facile de dire que ce sont les autorités qui doivent trouver des solutions, que ce sont les fabricants de biens ou de services qui doivent offrir une alternative, alors c’est nous qui posons les actes de « consommation ».
Je disais que la dette environnementale est du même ordre que la dette publique. En fait, je minimise l’impact de la première qui, à moyen terme, et le moyen terme est de moins de vingt ans, aura un poids dans nos existences beaucoup plus important et influencera certainement la seconde (3). Prenons les enseignements du rapport Stern, aussi contestable pourrait être sa manière d’aborder les choses, qui nous montre que ne rien faire nous coûtera plus cher que d’agir.
Si tant est que nous désirions rester dans notre modèle économique actuel, basé sur l’investissement et la croissance, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur le crible de la trinité : « Ecologie, Développement et Aménagement durables ».
Ce sera donc à ce surperministère à contrôler et orienter tant les comportements publics que les comportements privés. Ce qui semble acceptable en soins de santé, droits aux allocations ne pourrait-il pas être appliqué dans ce domaine. En d’autres termes, la bonne gouvernance que revendiquent tant certains partis ne pourrait-elle pas être appliquée à la gestion de notre dette environnementale.
Ou plus crûment dit, chômeur et pollueur, à chacun son contrôle... (4) Il faut rester cohérent.
Nous verrons si cette coalition de centre-droit que l’on nous annonce pour notre prochain gouvernement sera crédible et qu’elle mettra autant de ferveur à diminuer la dette environnementale qu’elle en aura à limiter la dette publique.
Et Verhofstadt en superministre, qui sait ? Les nouveaux convertis sont parfois les plus zélés.
1) http://www.lepan.be/?p=1541
2) http://www.dicodunet.com/definitions/referencement/algorithme.htm
3) Pour autant que le rôle de l’Etat soit le même et que le poids de la dette environnementale ne soit pas supporté uniquement par l’individu.
4) Il s’agit bien entendu d’une formule de rhétorique.