Si je savais quelque chose qui fût utile à ma patrie et nuisible à l’Europe ou qui fût utile à l’Europe et nuisible à l’humanité, je la considérerais comme un crime",
Montesquieu
Ainsi donc, Bushke reconnaît l’incidence désastreuse de la production de CO² sur le climat et l’importance du réchauffement climatique. Le changement climatique est un des grands défis de notre temps, dit-il. Quelle joie, quel bonheur ! Aurait-il compris l’importance des enjeux ?
Vous connaissez mon aversion pour George. Il n’a aucune excuse pour ses folies, même pas un empoisonnement à l’arsenic comme son homonyme, George III. Tout le monde sait que son action en Irak était motivée par la prise de contrôle des réserves de pétrole. Une action similaire en Iran aurait le même but. Si en plus les petits copains peuvent s’enrichir par des contrats juteux, où est le (axe du) mal. Pourtant, si l’en croit Bill Clinton, dans une interview récente à France Inter, avec les dépenses de quelques semaines faites en Irak (deux milliards de dollars par semaine), les USA pourraient avoir une politique autrement plus efficace et légèrement plus « humaniste ». On s’éloigne, mais pas tant que cela de mon entrée en matière. Ainsi, Bush le fourbe se préoccupe de l’état de l’atmosphère. Certains y voient un premier pas, d’autres n’y croient pas ou n’y croiront que quand il y aura un engagement ferme et définitif de diminuer radicalement les gaz à effet de serre de la part des Etats-Unis. Et il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Tout cela ne semble être qu’un discours cosmétique pour calmer les esprits. Mais est-il le seul ? N’en y a-t-il pas d’autres qui le valent bien ? Finalement, l’hypocrisie n’est-elle pas une constante chez nos dirigeants quand on parle de réchauffement ou de surprises climatiques ?
« Combat pour l’Arctique » lisait-on dans les gazettes. On y parlait du Danemark, du Canada, de la Russie, des Etats-Unis, mais point pour leur défense de la calotte glaciaire, ce qui aurait fait plaisir à Alain Hubert. On y parlait d’eux pour leur volonté de s’approprier, sur base de quelque raisonnement foireux de droit international, une part du sous-sol de notre pôle Nord. Toutes ces réserves de matières premières, particulièrement de pétrole, attisent leur convoitise. Qu’ils soient ou non signataires du protocole de Kyoto, les sirènes des hydrocarbures les empêchent de penser. Il en va de même des défenseurs de la route du Nord, compagnies maritimes ou états, pour qui la fonte des glaces et l’ouverture du passage de l’Arctique sont une aubaine, un cadeau des dieux, un raccourci qui leur permettront de maximiser des gains en diminuant les temps de transport ou de lever d’éventuelles taxes sur la circulation. Transportons, transportons, il en restera toujours du CO² et du pognon.
Ni les uns, ni les autres ne remettent en cause leur manière de fonctionner, de penser. Ce qui leur semble un avantage correspond à une dégradation de notre environnement (le passage du Nord) ou aggravera la situation de cet environnement (l’exploitation pétrolière et des autres ressources). Certes, le combat contre le réchauffement est mal engagé aux Etats-Unis et les discours de George ne permettent pas de croire à un revirement rapide, mais les attitudes des autres dirigeants qui prônent la diminution des gaz à effet de serre et une approche responsable (qui tient compte de l’avenir de la planète) des problèmes environnementaux ne sont guère convaincantes. A moins que leur envie de détenir le sous-sol sous la calotte glacière ne soit justifiée que par le projet d’en geler l’exploitation.
Ce serait peut-être cela la solution. Faire de l’Arctique le pendant juridique de l’Antarctique et interdire d’en faire un « centre commercial ». Mais je parie un whisky sans glace que personne ne suivra cette proposition.