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Le même bateau

• Mercredi 06/11/2013 • Version imprimable

wikipedia« Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde… Vous n'avez qu'à les accueillir chez vous! »

Ces deux phrases font bondir les membres du collectif «  », par la stupidité de l’énoncé et la méconnaissance de responsabilité.

Nous pouvons bien entendu nous mentir et nous déclarer innocents de la misère des autres. Nous pouvons choisir la voie de la facilité en les déclarant seuls coupables de leur état. A eux de destituer les dictatures (que souvent nous soutenons) qui les oppressent. A eux de se défendre contre l’exploitation de leurs ressources ou de leur force de travail. A eux de combattre les désastres écologiques qu’ils leur sont imposés.[i] Nous oublions seulement que les Smartphones que nous achetons sont fabriqués par des esclaves avec des matières premières bien souvent recueillies par d’autres esclaves ailleurs. Nous oublions que pour fabriquer les loques que nous portons, des serfs sont enfermés dans des bâtiments insalubres et dangereux. Nous oublions les croisades que nous lançons au nom d’un choc de civilisation. Il serait peut-être bon , avant de se plaindre de la recevoir, toute cette misère du monde, que nous fassions en sorte de l’atténuer. Mais comme, collectivement, nous nous en foutons...

Et cet argument massue, qui n’est pas assené uniquement par des militants d’extrême droite, « Vous n'avez qu'à les accueillir chez vous » est la négation même de l’effort collectif démontrant notre solidarité. A choisir entre, par exemple, le financement des cultes et celui de structures d’accueil, la position est claire.

Il est quand même consternant de constater que l'obscurantisme est toujours là. Lassant de voir que certains cerveaux ne fonctionnent que par raccourcis, que l'on brandit la culture (d'un groupe) comme une vertu tout en méconnaissant l'une et l'autre. Les raisons qui justifiaient l’expulsion du Gesu à Bruxelles et nombre de réactions à cette expulsion en sont les témoins.

Pour autant, nous ne sommes pas des Bisounours. Nous comprenons que certains impératifs peuvent conduire à devoir prendre des décisions difficiles. Mais qu’au moins, elles se prennent avec intelligence, décence, tolérance, empathie. Ainsi, dans cette affaire du Gesu, il est incroyable que l’on fasse appel à la région bruxelloise, alors que l’on a, avant l’expulsion, refusé ses bons offices.

Peut-être devrions-nous reprendre à chaque fois la leçon? Rappeler ce qu'est l'humanité? Rappeler notre responsabilité, peut-être limitée à titre individuel mais cependant bien réelle ? Remettre les idées en place de certains politiques de gauche comme de droite ? Signifier que l’électoralisme a ses limites, qu’il porte atteinte à la démocratie et favorise la désaffection pour la chose politique.

Le collectif «  »

PS. Deux liens au sujet de l’affaire du Gesu

 

[i]Un bel exemple est celui des terres rares http://fr.wikipedia.org/wiki/Terre_rare