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Investir l’Espace public : une première réflexion

• Lundi 06/08/2018 • Version imprimable


ENSEMBLE DE RÉFLEXIONS PUBLIÉES DANS LE CADRE DES ELECTIONS COMMUNALES 2018 À GREZ-DOICEAU
(Le préambule se trouve à cette adresse)

L’Espace public, cet espace multiforme, qu’il soit abstrait, lieu du débat politique et de la confrontation des opinions, qu’il soit concret, fait de pierres et de terre, de briques et de béton, naturel et artificiel, virtuel, sur les réseaux dits sociaux, ces deux derniers étant finalement les « scènes » du premier.

Pourquoi investir l’Espace public, si ce n’est pour remettre en avant la cité d’Aristote, laquelle, « formée au début pour satisfaire les seuls besoins vitaux, […] existe pour permettre de bien vivre ».

Investir l’Espace public c’est remettre au centre les citoyens, les électeurs et les élus, pour qu’un véritable débat politique ait lieu, autre que des joutes électorales stériles, dues parfois ou souvent à des egos sans fond, qui entrainent les autres dans la médiocrité et l’hostilité systématique.

Investir l’Espace public c’est faire en sorte que la parole ne soit pas confisquée par celui qui parle le plus fort, qu’il y ait confrontation des opinions mais sur une base la plus objective possible. C’est éviter les « fake news ».

Investir l’Espace public, c’est permettre à la « res publica » de reprendre sa place. Cela implique de comprendre la multiplicité des visions et usages, qu’ils soient opportuns ou non, de leur donner un sens pour le plus grand nombre. Au seul risque de faire émerger une nouvelle façon d’être démocrate.

Dans l’espace concret, investir l’Espace public se traduit par, entre autres, redonner de la place au piéton ou au cycliste. C’est contingenter l’envahissement automobile, pour que chacun retrouve sa respiration. C’est repenser la place des enfants, des ados, des personnes à mobilité réduite. Nos rues sont faites autant pour eux que pour nos voitures.

C’est sans doute aussi redonner la préséance au naturel sur l’artificiel, laisser l’arbre remarquable grandir et contraindre les pavés qui l’étouffent. C’est considérer l’esthétique, mise à mal par l’agression publicitaire.

Eviter l’autodestruction par la voiture. Remplacer le concept de Lotoconstruction, à coûts (sic) de subsides par celui de Coconstruction avec toutes les parties prenantes, parce que ce n’est pas seulement une question de gros sous.

Dans l’espace concret, mais aussi virtuel, investir l’Espace public, c’est recréer une convivialité. C’est lui redonner sa fonction d’échange, d’entraide pour (tenter de) (ré)arrimer chacun à la communauté : la personne (âgée) seule, le gamin turbulent, le voisin hautain, ceux qui oublient que l’on peut se parler, ceux que l’on a tendance à oublier ou éviter.

Investir l’Espace public est finalement protéger ce qui nous relie, ce trottoir où je ne chuterai pas, cette rue où les petits copains pourront se retrouver, qu’ils pourront emprunter pour venir les uns chez les autres, ce quartier ouvert, ce groupe Facebook où je ne serai pas insulté, où je trouverai de l’aide, de la contradiction aussi, mais bienveillante.

C’est retrouver le sens de la limite qui protège et de la discussion qui amène à son élaboration.

En fait, investir l’Espace public n’est plus une option, mais un devoir citoyen et politique.


La plate-forme citoyen-grez-doiceau.be & Epures ASBL



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