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Investir l’Espace public : le partage de la rue

• Mercredi 22/08/2018 • Version imprimable

ENSEMBLE DE RÉFLEXIONS PUBLIÉES DANS LE CADRE DES ELECTIONS COMMUNALES 2018 À GREZ-DOICEAU
(Le préambule se trouve à cette adresse)

La rue, la route, ces premiers espaces concrets à partager.

Se pencher sur ce partage c’est se pencher sur deux visions diamétralement opposées : la rue est dédiée à la voiture ou est multi-usage. La virulence des échanges entre les partisans de la première et les tenants de la seconde est une réalité. Actuellement, il ne faut pas se le cacher, ce sont sans doute les premiers que nous entendons le plus : la rue aux voitures et les enfants dans les jardins.

Le slogan des années soixante et septante « ma voiture, ma liberté » imprègne encore fortement les esprits au point pour certains de qualifier de liberticide toute mesure visant à en limiter l’usage ou la vitesse. Au final,  la liberté de se déplacer en toute sécurité est  accordée uniquement aux automobilistes.  Combien de parents ne nous ont pas dit qu’ils préféraient conduire leurs enfants à l’école plutôt que de les laisser prendre les transports en commun ou leur vélo : les routes ne sont pas sûres. La liberté d’occuper l’espace est aussi de facto réservée à la voiture, tant pour ses déplacements que pour son parcage, y compris sur les trottoirs. Pour autant, ce statu quo est-il encore acceptable ? (Nous n’aborderons pas ici la question des budgets d’entretien ou de l’aberration de la construction de nouvelles routes.) Peut-être faut-il peu de choses pour redonner à nos rues le rôle d’échangeur qui devrait être le leur et peut-être faut-il également peu de choses pour retirer à nos voitures le rôle de perturbateur qui est le leur actuellement. 

Au-delà des problèmes ponctuels de sécurité routière, la prégnance de l’automobile est selon nous le facteur déstabilisateur numéro un de la convivialité dans nos villages. Ce n’est pas tant son passage que son omniprésence, sa capacité à coloniser l’espace physique et sonore qui influence négativement le sentiment de sécurité et de bien être des riverains. Les espaces entre les maisons et la rue, qui étaient généralement des jardinets sont devenus des zones de parcage, qui débordent bien souvent sur le trottoir. Le trottoir est devenu souvent aussi une zone de stationnement. La lisibilité de la rue est brouillée, tant visuellement que physiquement. Le piéton doit contourner les obstacles, ce qui n’est pas sans danger, surtout pour les personnes à mobilité réduite.

Retrouver l’équilibre entre les usagers nous oblige à une réflexion à plusieurs niveaux :

  • La coercition douce
    • Favoriser le partage de la rue par des aménagements judicieux.
  • Le dialogue
    • Sensibiliser les usagers aux bonnes pratiques par des actions diverses, via les fonctionnaires communaux, y compris les cantonniers.
  • Le contrôle institutionnel
    • Contrôler le respect des règles par les agents constatateurs ou la police locale
  • Le contrôle social
    • Intervenir comme voisins pour exercer une pression positive
    • Participer aux actions de sensibilisation

Tout cela ne doit en aucune façon rester symbolique ou se limiter à quelques actions ponctuelles. Cela doit s’intégrer dans un plan pluriannuel, piloté par un groupe de travail dans lesquels doivent être intégrés les acteurs de terrain, les autorités policières et communales, les conseillers en mobilité quand ils existent.

La plate-forme citoyen-grez-doiceau.be & Epures ASBL 
 
  


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