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Héliport, salut !

• Mardi 06/03/2012 • Version imprimable

Source WikipediaQuand quelqu’un veut établir un héliport dans un petit village rural du Brabant wallon, cela engendre nécessairement des prises de position, généralement en opposition à cette installation. Lesquelles en entraînent d’autres dont les tenants s’opposent à l’opposition.
Certains diront, peut-être à juste titre, que les gens ne supportent plus rien. D’aucuns évoqueront la jalousie, la petitesse d’esprit. D’autres considéreront qu’une opposition est une preuve de plus qu’ils vivent dans un pays de cons. Et pourquoi ne pas parler d’atteintes à la liberté, au droit de disposer de ses loisirs et de son argent comme bon nous semble, au plaisir, à l’initiative privée, on en passe et des meilleures. Et puis de toute façon, cela n’est pas pire que ceci ou cela et puis il y a déjà ceci et cela, ce n’est pas grand-chose en sus[i].
Nous, au collectif , nous ne détestons pas être un minimum radical. Un héliport de tourisme pour un ou plusieurs gars, qui invoquent leur facilité de déplacement pour en justifier l’existence, nous jugeons que c’est une connerie. La jalousie ne nous atteint pas. La plaisir, nous adorons cela, mais nous ne nous envoyons pas en l’air à coûts de CO2.  
Nous, au collectif , nous en avons un peu marre que l’on parle d’atteinte à la liberté quand on veut empêcher le développement d’une telle activité. Liberté est un mot trop important pour être galvaudé pour défendre des loisirs polluants, et nous ne dirons même pas de nantis. Parce qu’il faut voir les assoiffés de plaisirs moteurs sans le sou, les grimpeurs d’échelle sociale qui ne mène à rien, les rêveurs de ce qu’ils pourront posséder quand ils auront gagné au Loto, les mous du bulbe qui pensent grandiloquent pour des errements de société.
La consommation ostentatoire[ii] est un de ses errements de société, société de loisirs et de consommation polluante.  Les  riches détruisent la planète, prétend Hervé Kempf, journaliste au Monde. Les riches apportent le bien-être lui répondent ses détracteurs. Nous n’avons pas trop envie de les renvoyer dos-à-dos, parce que nous pensons que le gars Hervé ne dit pas trop de conneries. Nous sommes sur une planète commune, avec des réserves limitées, avec un climat encore propice, mais qui se dégrade, un environnement qu’il est nécessaire de protéger, un équilibre sociétal qu’il convient de conserver, voire de (re)créer. Alors, tous les petits fardeaux qui chargent la barque sans rien apporter…
S’il y a d’autres endroits, d’autres situations problématiques, ce n’est pas une excuse pour ne pas se préoccuper de cet héliport. S’il y a dans les opposants, des aigris, des jaloux, des « nimbysts », cela n’entache en rien la valeur de l’opposition. Un héliport de tourisme fait partie de ces nombreuses activités dont le monde pourrait se passer sans régresser, sans sombrer dans une période obscurantiste, moyenâgeuse, phobie de nombre de commentateurs. Et pour ceux que cela frustrerait de ne plus avoir de moteur ronflant ou de signe distinctif de richesses, nous pouvons leur trouver des alternatives qui ne seraient pas des succédanés. Le plaisir, c’est aussi et surtout dans la tête.

Fallait-il en faire un fromage de cet héliport ? Définitivement, oui.
Alors, salut, l’héliport.

Le collectif «  »


[i]Tirés de divers forums

[ii]Thorstein Veblen