La dernière de la saison.
• Jeudi 22/09/2011
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Les dernières heures d'un été un peu pourri se meurent. La météo prévoit un agréable été de la Saint-Martin, mais pour l'instant, nos amis devisent à l'abri d'une terrasse couverte. - Tu n'aurais pas dû enguirlander cette brave dame pour les excès de son gamin, rigole la rondelette.
- Ce n'est pas parce que ce gars est devenu majeur qu'elle n'est pas responsable quelque part de ses actes. Il vit encore chez elle et elle paye encore ses études, s'énerve le blondinet. - On ne t'a pas encore vu souvent comme cela. Aurais-tu rejoint un groupement revendicatif quelconque, un cercle local d'indignés ?, lui demande le plus vieux. - Oui, quels sont donc les motifs de ton courroux ?, poursuit la plus jeune. - Et bien voilà, reprend le blondinet. Cela fait deux ou trois semaines que je croise dans nos rues un jeune homme du voisinage. Sans doute vient-il d'avoir son permis. Mais cela n'excuse rien. Il roule de manière agressive, tente de dépasser dans les rues étroites, te colle au cul si tu ne vas pas assez vite. Hier, il a eu juste le temps de m'éviter, puis de frôler une cycliste, une vieille dame qui a failli avaler son extrait de naissance à cause de la frayeur. - Ha la jeunesse, ironise la plus jeune. - Ce n'est pas parce qu'il vient d'avoir son permis que cela justifie tout. - Bon, nous sommes d'accord, entonnent-ils en chœur, mais la maman? - Toute dame patronnesse qu'elle soit, elle ne semble pas avoir appris à son rejeton les vertus du respect et de la patience. Il faut dire qu'elle et son mari sont peut-être des parangons de vertu en général... quoique... mais en matière de roulage, et je ne parle pas de pelles, ils ne sont guère des exemples. - Je confirme, dit alors la rondelette. Des Fangios de bac à sable. - Donc, continue le blondinet, j'avais gentiment interpellé sa maman pour lui témoigner ma désapprobation sur la conduite de son fils chéri. Elle m'a répondu que c'était un bon pilote et étrangement, qu'il fallait laisser un espace de liberté à nos jeunes. Pas avant le mariage sauf en voiture. J'ai poliment exprimé ma colère sur l'état mental de son pilote et de ses géniteurs, ce qui l'a passablement interloqué. - Pourquoi? demande la brunette. Note que nous aussi nous pourrions l'être. Tu ne nous as pas encore habitués à l'expression polie de ta colère. - Il se fait qu'elle m'a donné des cours de catéchisme. - Ha, Ho, s'exclament-ils tous en chœur. - Et que j'avais l'habitude d'être plutôt respectueux et studieux. - Il est temps pour toi d'agir, de canaliser ta colère, dit alors le plus vieux. - Que veux-tu dire?
- Que cette brave dame ne retiendra que ta colère. Elle devrait vite oublier tes arguments. Même quand tu restes dans une assertivité ferme, il y en a toujours pour ne relever que le ton pour éluder ainsi la validité de l'argumentation. Je l'ai encore vécu dernièrement. J'essaye de ne pas tomber dans ce piège, mais j'avoue que la mauvaise foi me fait aussi bondir. En transformant la colère en énergie positive, tu te sentiras mieux. - Comment?
- Tu es d'accord que ce qui te dérange, ce sont, entre autres bien entendu, les comportements sur la route: agressivité, vitesse excessive, irrespect, etc. Ce sentiment est partagé par de nombreuses personnes. Investis-toi dans ce domaine. Dans la campagne Ville 30, Espace à vivre par exemple. - C'est quoi?
- Le concept de « Villes/Villages 30 » consiste à mettre l’ensemble d’une agglomération en zone 30, à l’exception des axes routiers où la fonction de transit automobile domine et où la vocation sociale de la rue est marginale. C’est un renversement des principes actuels de limitations de vitesse, où les zones 30 sont encore considérées comme des dérogations au 50 km/h, qui est la norme. Dans la « Ville 30 » le 30 km/h devient la norme et c’est le 50 km/h qui devient l’exception. C’est ce renversement qui différencie la « Ville/Village 30 » d’un simple développement des zones 30 actuellement en cours. Ce concept global permet d’améliorer la qualité de vie en agglomération, bien au-delà des seules questions de sécurité routière. Il permet de retrouver le sens premier de nos rues : des espaces à vivre et à partager en toute quiétude. Ce mouvement en faveur de la réduction des vitesses est déjà lancé en Suisse, en France, en Angleterre. A Leuven, aussi[1]. - Ce serait ma première action réellement citoyenne. Bonne idée. Propos recueillis à droite et à gauche par Denis Marion, entrepreneur sans but lucratif. [1] Un peu de promo dans une chronique est-ce acceptable? http://ville30.be/Main/Accueil |