Cela en vaut-il la peine ? Pourquoi passer son dimanche à discuter des paysages du futur ? Pourquoi s’inquiéter du devenir de la biodiversité ou sensibiliser à d’autres modes de consommation ? Pourquoi finalement réfléchir à un avenir qui ne soit pas la simple suite de ce qui existe déjà ? La simple fuite ?
Bien entendu que nous y trouvons un certain plaisir intellectuel. Mais pour ne point rester dans un onanisme permanent, il faut que ces réflexions débouchent sur autre chose. De simples constatations, des conclusions mêmes, voire des recommandations, si elles ne débouchent sur rien, ne servent à rien.
Et puis, encore faudrait-il qu’elles aillent dans le même sens ? Le défenseur des paysages ira jusqu’à privilégier la centrale nucléaire pour ne pas subir les éoliennes. Le naturaliste s’inquiètera d’une piste cyclable passant trop près de sa réserve. Les deux s’accorderont peut-être pour remettre en question de nouvelles pratiques agricoles, pourtant favorables à l’environnement mais qui seraient trop ceci ou pas assez cela.
Peut-être est-ce le drame des organisations environnementales au sens large ? Elles n’ont pas besoin des lobbies puissants de l’industrie pour se désaccorder. Parce qu’elles défendent souvent une seule orientation et qu’elles ne visent pas systématiquement la transversalité, elles peuvent entrer en conflit les unes avec les autres. Sans compter, qu’elles sont en concurrence ou à tout le moins se sentent en concurrence, pour un territoire, pour un objet social, pour des subsides. Certaines d’entre elles n’hésitent pas à aller chercher du sponsoring auprès de firmes aux comportements, pour tout ou partie, contraires à de bons préceptes environnementaux.
Il faudrait, et il est plus que temps, balayer ces vestiges du passé. Il faudrait trouver des équilibres qui couvrent l’ensemble des problèmes environnementaux, de la protection des blaireaux à la modification des habitudes de consommation. Il faudrait, et je le confesse personnellement, se remettre en question, relever ses propres contradictions, modifier ses comportements. Créer un plus petit dénominateur commun, mais suffisamment ambitieux pour modifier le cours de l’histoire.
S’agit-il après, dans le discours ou dans les actes, de privilégier la radicalité ou la convivialité ? C’est un autre problème. Faut-il, comme le proposent certains, traduire comme criminels les promoteurs de l’atome ? Faut-il poursuivre les fabricants d’amiante ou de cigarettes ? Faut-il être dans le combat frontal ? Ou prêcher par l’exemple et sa valeur contagieuse ? Viser l’appropriation de nouveaux comportements ou l’obligation du changement ?
Peut-être que tous les moyens sont bons ? Mais il est temps, plus que temps. Michel Rocard, Dominique Bourg et Floran Augagneur affirmaient dans une tribune récente publiée dans Le Monde qu'il est impossible de connaître le point de basculement définitif vers l'improbable ; en revanche, il est certain que le risque de le dépasser est inversement proportionnel à la rapidité de notre réaction. Nous ne pouvons attendre et tergiverser sur la controverse climatique jusqu'au point de basculement, le moment où la multiplication des désastres naturels dissipera ce qu'il reste de doute. Il sera alors trop tard. Lorsque les océans se seront réchauffés, nous n'aurons aucun moyen de les refroidir.
Et poursuivant, pessimistes en croyant à la disparation programmée de la démocratie (manque-t-il un verbe ?? ). Lisez donc cette chronique[1]. Encore faudrait-il que nous y soyons, en démocratie. Hervé Kempf dans « L’oligarchie ca suffit, vive la démocratie » considère que si nous voulons répondre aux défis du XXIe siècle, il faut revenir en démocratie : cela suppose de reconnaître l’oligarchie pour ce qu’elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques[2].
Peut-être que tous les moyens sont bons ? Mais il est temps, plus que temps. Michel Rocard, Dominique Bourg et Floran Augagneur affirmaient dans une tribune récente publiée dans Le Monde qu'il est impossible de connaître le point de basculement définitif vers l'improbable ; en revanche, il est certain que le risque de le dépasser est inversement proportionnel à la rapidité de notre réaction. Nous ne pouvons attendre et tergiverser sur la controverse climatique jusqu'au point de basculement, le moment où la multiplication des désastres naturels dissipera ce qu'il reste de doute. Il sera alors trop tard. Lorsque les océans se seront réchauffés, nous n'aurons aucun moyen de les refroidir.
Et poursuivant, pessimistes en croyant à la disparation programmée de la démocratie (manque-t-il un verbe ?? ). Lisez donc cette chronique[1]. Encore faudrait-il que nous y soyons, en démocratie. Hervé Kempf dans « L’oligarchie ca suffit, vive la démocratie » considère que si nous voulons répondre aux défis du XXIe siècle, il faut revenir en démocratie : cela suppose de reconnaître l’oligarchie pour ce qu’elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques[2].
Mais l’un dans l’autre, il importe que les uns avec les autres, les mouvements environnementaux abandonnent leurs querelles de clochers, qu’ils avancent ensemble, intégrant l’ensemble des paramètres sociétaux, pratiquant la transversalité comme première vertu, en n’ayant pas peur de remettre en question toutes nos (in)certitudes et nos habitudes passéistes, même les plus écologiques.